les cerfs volants

marie-jeanne


Tes yeux deviennent graves,

Soudain,

Comme s’ils s’étonnaient de leur couleur

 De mer satinée de bruine.

Tu t’enroules sur ton silence,

Paisible vertige.

Nos sourires, nos paroles, nos histoires, nos chants

De grandes personnes

Dessinent des cerfs-volants

Au-dessus de ton front,

Tu ne les retiens pas.

Dans ton retrait,

Dans ta pensée resserrée,

Sous tes sourcils qui froncent

Leur blondeur obstinée,

Tu tends à rompre l’arc de tes forces  

Pour garder captifs

Un instant, encore,

Les derniers filaments

Du souvenir de toi.

Tu t’effaces à toi-même à pas de fragilité,

Dénudés et blancs.

Quelle est ta quête petit bien- aimé

Quel est ton voyage ?

Ta main tient mon doigt.

Je dépose mon regard dans le tien.

J’embarque dans ton navire de nuit et de soleil

Je me laisse glisser sur tes lacs endormis

Mon petit bien-aimé

Signaler ce texte