Les champs de lavandes ou 2012

pepe66

Le carillon retentit, la maison s’ébroua.

Le premier à sortir de sa léthargie fut Jean-Claude, le patriarche, il songeait lui aussi à sauver les siens de l’eau.

Il se frotta les yeux, d’un bleu intense ou semblait s’écouler une source.

La barbe grise qu’il peignât de la rugosité de ses mains, il n’en fit pas de même pour ses cheveux, il y avait belle lurette que le soleil lui avait tanné le crâne.

Apres s’être lavé au savon parfumé à la lavande, confectionné de par son épouse Maryse qui cela va de soi été lavandière, grande brune aux cheveux aussi noir que les chats de mauvaise augure, il descendit l’escalier en colimaçon que son père Jean avait construit de ses propres mains qui n’été pas si propres que ça.

Car si certains ont les mains blanches des innocents, lui avait, les mains aussi noires que la mer, mais abordé sa mémoire équivaut à réveiller les morts qui quelquefois sont bien vivants.

Jean-Claude se remit en mémoire le rêve de la nuit agitée par sa conscience.

Il était question de minutes, secondes, heures, de jours.

Le temps défilait à grande vitesse tel le train qui n'arrive, le temps présent qui vous ralentit la vie, les champs de lavandes à l’infini.

Toujours ses sacrés champs de lavande.

Posant une main sur son front ridé, alors qu’il aurait du mettre les deux, cela lui aurait permis de voir l’immensité de sa bêtise, il la senti parfumée de l’odeur pesante.

D’un geste désespéré, que cela est drôle venant d’une personne désespérante, il se tourna vers l’horloge et se rendit compte que son rêve s’était réalisé, nous étions en deux mille douze.

Les deux aiguilles avaient disparues, son heure venait de sonner.

Il s’affala de tout son corps sur le tapis de lavande en pensant tout bonnement : dois-je me représenter ?

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