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Les champs de pierres
Charles Deinausard
Sonnet pour travailler la métaphore filée du cercueil et du cimetière. Il y a un ou deux pieds de trop, mais j'aimais tout de même la musicalité.
Extrait: L'e(re)cueil des jours. Commencé en 2010.
Les champs de pierres
As-tu ouvert les yeux sur le plafond si bas ?
Et glissé ton regard sur les ridules du pin ?
Ta langue sur le velours pourléchant l'écrin
Te fait-elle oublier l'odeur des camélias ?
Depuis l'aube sur ta terre, mes pas embarrassés
S'abandonnent aux chemins des belles amertumes
L'amour, paille au vent, pareil à l'écume
Sublime un instant les fragrances du passé.
Tu es comme un parfum qui alourdit mes sens,
A suivre son embrun, j'arrive jusqu'à toi
Sur mon menton la larme qui s'élance
S'éclate dans les airs, s'explose sur ton toit
Alors sous les yeux de Gaïa qui t'enserre
J'ose à briser le mutisme des champs de pierres.