Les chausse-trapes...

lobley

                                 De la nécessité d’éviter les chausse-trapes en période préélectorale…

 

                           Il m'arrive souvent de penser à Yves Montand, homme d'une honnêteté intellectuelle, d'une modestie, d'un bon sens que personne (je l'espère) ne lui conteste, et plus particulièrement à son entretien avec Jacques Chancel (Radioscopie) en 1978.

                                     Immense fut son désarroi lors de l'invasion de Budapest par les chars de l'armée rouge le 23 octobre 1956. Il ne déprogramma cependant pas sa tournée à Moscou, mais il demanda lors d'un tête à tête de quatre heures avec le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste, Nikita Krouchtchev, des explications sur les causes de l'intervention soviétique en Hongrie. Montand, c'était ça!!!! Il revint en compagnie de Simone Signoret d'une tournée triomphale en URSS en 1957 complètement désabusé sur ce qu'il avait vu de l'application concrète du communisme.

                                      « Lorsqu'on s'est trompé, il faut le reconnaître », déclara-t-il.

                              Il fustigea alors « l'esprit de chapelle » des partis politiques, accueillant (embrigadant ?) des hommes ayant besoin de croire en quelque chose, chaudement réunis dans une cellule sécurisante. Et tant pis si on se trompe, l'essentiel étant la « chaude camaraderie ». Ces hommes, il ne les condamnait pas, il les comprenait, mais avait la rigueur intellectuelle de dire qu'ils étaient dans l'erreur et qu'on n'avancerait pas comme cela sans se remettre en question.

                                        Sacré Montand ! L'homme fut aussi sympathique que ses idées. Il renvoya, dos à dos, les communistes et les fascistes en demandant à ceux qui allaient participer aux matches de football en Argentine de ne pas oublier que "les coups de pieds qu'on donne dans un ballon, on les donne dans les testicules d'un homme » (c'était bien sûr au moment de la prise du pouvoir en mars 1976 par la junte des militaires, « guerre sale » qui fit 30 000 victimes, en majorités des disparus).

                              Le dernier mot à méditer : « Je suis comme tout le monde, je cherche ; je ne crois pas aux plateformes sécurisantes très dangereuses pour tout le monde ".

                                          En ces temps de période préélectorale où manipulations et coups bas vont progressivement s’intensifier, il est bon de rappeler que « le monde se nourrit d’un peu de vérité et de beaucoup de mensonge » R.Rolland.

                                            Pour paraphraser Maurois, il devrait être  un devoir pour chacun « d’analyser, avec une impitoyable lucidité, ce qu’on a dit  et  ce qu’on a tu ».

                                  N'accordez jamais un blanc-seing à qui que ce soit ! Quel que soit le parti auquel il se réfère !

                                    Il n'est de véritable démocratie sans électorat responsable donc éclairé et vigilant.....

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