les comptes de noël

manu-cypher-rahl

Noel approchait à grand pas, on était déjà le 15 et la petite famille n’avait toujours pas réussit à trouver le temps de décorer le sapin.
La décoration du sapin était toujours un moment important pour cette famille, comme pour de nombreuses familles à travers le monde. Mais, pour eux, cette année c’était vraiment particulier, l’année c’était révélée particulièrement dur, à commencer par les finances, l’accumulation de dettes avaient ronger leur famille au point tel qu’ils avaient risqués l’implosion en plein vol, cependant leur courage et leurs liens soudés avaient tenus bon. Leur fils de 5 ans, lui, n’avait rien vu, comme tout enfant de cet âge ils lui avaient caché ce qu’il se passait, cependant, dans sa petite tête les tensions avaient été ressentis et il s’était montré grognon avec ses parents ce qui, bien sure ne faisait que rajouter de la tension entre le couple.
Claude, le papa qui était écrivain ou plutôt écrivain en devenir comme il préférait se nommer avait finit par laisser tomber sa course aux éditeurs pour son roman et finit par céder à l’appel et à  l’endoctrinement de la société en cherchant un vrai travail comme beaucoup aiment le dire.
Anne, la maman était tombée en dépression ou plutôt en surpression face aux soucis financiers, elle se retrouva obligée de laisser son travail pour rester à la maison et même, se faire hospitaliser quelques temps pour casser le quotidien et faire le point sur elle-même comme lui avait expliquer le psychiatre.
La période où Anne c’était retrouvée hospitalisée c’était révélée extrêmement difficile pour le père et le fils restés tout les deux à la maison, cependant ils avaient tenus bons et leur complicité père fils c’était renforcée.
Finalement en Septembre Anne était rentrée à la maison reposée et se sentant une nouvelle femme, sur ordre de son médecin elle ne devait reprendre son travail que une année plus tard et avoir un suivit médical au long de l’année pour éviter toute rechute.
Finalement en ce 15 décembre ils étaient tout les trois réunis à la maison pour le sapin, Anne et son fils faisaient la décoration dans le salon pendant que Claude écrivait à leur coté en écoutant une compilation de Bob Marley  dans la chaine hi fi.
Il faisait chaud dans la maison et le reggae reposant de Bob Marley les mettaient tous de bonne humeur.
Claude n’avait jamais été aussi heureux d’écrire, un mois plus tôt alors qu’il n’y croyait plus son livre fut éditer, et, comble du bonheur, l’avance sur éditeur avait combler le gouffre financier et leurs dettes.
Oh oui qu’ils étaient bien tout les trois, dans leur salon, le feu de la cheminée réchauffant l’atmosphère, tout les soucis d’argent disparus, alors que peu de temps avant ils ne savaient pas encore si ils pourraient fêter noël dignement.
Grace au livre édité, les cadeaux allaient pleuvoir sur la tête de leur fils et sur la leur. La musique réchauffant encore un peu plus l’atmosphère joyeuse, les soucis de santé leur semblaient tout aussi éloignés, Anne perchée sur sa chaise en train d’accrocher les décorations avait retrouvée toute sa splendeur, Claude se délectait de son sourire et de son rire qu’il pensait avoir perdu à jamais.
Anne ne pensait qu’à une chose du haut de sa chaise, noël, la fête à venir, la musique de Bob Marley, la cheminée, le chocolat qu’ils boiraient tout les trois une fois le sapin finit, leur futur voyage à Disney land pour le nouvel an et son gout de vivre retrouvé, et puis… pourquoi ne pas faire un deuxième enfant…
D’un coup ce fut la coupure, la maison se retrouva plongée dans le noir, seulement éclairée de la cheminée, le bruit étourdissant de la chute, le sapin qui se renverse, le craquement des os, puis le silence.
La lumière se ralluma, il n’y avait plus aucun bruit, Anne était sous le sapin, du sang coulant à la commissure de ses lèvres, les yeux grands ouvert fixant un point invisible. Leur fils, une guirlande dans les mains regardant sa mère, dont la nuque c’était brisée dans la chute, il ne bougeait pas, ne disait rien, sous le choc, ce choc qui ne disparaitrait jamais.
Claude tenait toujours le PC sur ses genoux il fixait le regard vide de Anne, il n’y avait plus un bruit dans la maison, seul Bob Marley osait encore chanter « no woman no cry » l’entonnant  presque comme un air de défi.
Putain, réalisa Claude, la magie c’est pas Disney land, c’est pas noël, c’est pas l’argent, la magie n’existe pas, elle est dans nos têtes, c’est nous qui voulons y croire et la réalité nous rappelle toujours de ne pas trop rêver, et auquel cas nous le ferions trop elle est capable de tout détruire le temps d’une coupure d’électricité… Putain de réalité ou putain de magie, à ce moment il ne savait plus trop laquelle des deux était en cause.
Une chose restera assurément, ce 15 décembre le monde de Claude et de Simon s’était écroulé le temps d’une micro coupure.

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