Les Dames du Sable
Ferdinand Legendre
C'est ici que l'ombre voit le jour, c'est ici qu'elles naissent,
Sous l'éclat du désastre, d'un lourd pas,
Ces visions qui s'encastrent, ces images de toi,
Jalousie a goût de jeunesse,
Et petit à petit s'abaissent, viennent plier,
Ces bras de céramiques, mécaniques, d'acier et d'or,
Au plus proche de tes songes je m'assieds quand tu dors,
Le bord du lit tangue, nos langues sont liées,
Les reflets sont trop forts au seuil de l'hiver,
Et ces femmes-édifices, équivoques, haletant,
Car il m'est difficile et que vogue le temps,
Ainsi qu'il vocifère, mieux vaut s'y faire,
Alors sous les statues, en effet ma stature,
Semblerait une courbe et le sable me file,
Elle ne m'abritent pas plus qu'une table de verre, se défilent,
Alors que monte la température.
Nous encaisserons la surcharge du vent,
Nous balaierons devant les portes coulantes,
Face à l'orage, réfugiés sous la tente,
Nous aimerons, souvent.