Les démodés 1

july

On les a tous connus. Ce sont ces pairs tellement fascinants pendant notre enfance et/ou adolescence, les chouchous de la population scolaire, puis carrément has been arrivés à l'âge adulte. Phénomène digne d'étude, nous consacrerons ce post à l'étude du spécimen masculin, le Backsstreet Boy. 

Le Backstreet Boy commence généralement sa carrière de futur has been à l'école primaire. Notre spécimen ressemble aux enfants des pubs Kinder, faciès bien proportionné, petit nez bien dessiné, sourire craquant, belle gueule quoi. C'est mignon tout plein, on en mangerai, même si la révolution hormonale n'a pas encore débuté à ce stade là. Toutes vos copines le convoitent avidement et, bien évidement, vous aussi. Se faire attraper par lui en jouant à chat fait monter en flèche notre cote de popularité et provoque la jalousie féminine collective. Se retrouver une seule fois à côté du BSB au moment du garde-à-vous euh, pardon, de former le rang vous fera rêver le reste de l'année. Mais, le signe irréfutable que vos destins sont unis est de se retrouver assis côte à côte en classe. Et là, le reste des filles déprime, souffre, pleure, s'arrache les cheveux, se roule dans les cendres, invoque le mauvais sort sur vous et épie chaque petit geste ("OH la garce, elle lui a prêté sa gomme!").

Le passage en sixième ne fait que confirmer la popularité de notre sujet. Le collège est son moment de plus grande gloire, l'apothéose. Tout droit sorti d'une série américaine, il a la coupe à la mode et un joli petit cul. Il fait généralement partie du club de foot local et la gente féminine se précipite aux matchs rien que pour mater son corps d'Apollon quand il enlèvera son T-shirt à la fin. Miam. Et LA, la révolution hormonale est bien en cours, messieurs-dames. Il est à l'origine des disputes les plus sanglantes entre meilleures amies, des premiers fantasmes, des tentatives de suicide lorsqu'il se maque (même si l'on constatera que ces unions sont fugaces), des débat téléphonique enflammés entre copines sur la signification d'une phrase prononcée sur un ton ambigu ("Je peux copier ton devoir d'Histoire-Géo?"). 

Les autres gars font pâles figures: acné plein la tronche (alors que la peau de notre star parait sortie tout droit d'une pub Johnson&Johnson), coupe de cheveux ratée par maman et fringues du grand frère. Ils ont beau être gentils et marrant, nous, on a d'zyeux que pour le beau gosse. Question personnalité, il parle de "gonzesses" pour les filles, pompe les devoirs de la tronche moche, mais amoureuse, de sa classe et drague la meilleure copine de sa nana. Cette dernière appartient le plus souvent à la version féminine de son espèce, la Spice Girl, dont nous parlerons dans un prochain post. Bref, c'est le bad boy, le bahut est son royaume et on l'adore. 

Passées quelques années, la métamorphose opère. Le corps d'Apollon a pris quelques rondeurs, le cou est en voie de disparition et son gabarit s'est mystérieusement réduit une fois la période de croissance achevée par ses pairs. Le BSB, entre nanas et foot, n'a pas eu trop de temps à dédier aux livres, aux questionnements philosophiques de la vie ou à son futur professionnel. Il vit, bien entendu chez maman et compte bien y rester.  Sa conversation tourne autour du tunning, de la play 3 et Fifa 2009, du tectonik, de sa nouvelle acquisition  Nike-tamère et des "gonzesses-qui-de-toutes-façons-sont-toutes-des-chaudasses". Le BSB est devenu un saucisson périmé.    

Il ne reste donc plus qu'à partir à la recherche désespérée de ces gars gentils-moches-marrants d'il y a dix ans! 

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