Les démons de la mémoire 4
Violette Ruer
Avant d’entrer à l’hôpital, Tonio Perlicchi s’arrêta chez un fleuriste et commanda des roses rouges à faire livrer à sa femme pour la Saint-Valentin car il risquait de ne pas rentrer tôt chez lui et surtout il pourrait oublier dans le feu de l’action, Victoria ne lui pardonnerait pas car elle avait déjà vu le film des excuses l’année dernière !
Bon, que se passait-il ici ? L’homme s’appelle comment alors ? Martini ? Un compatriote ! Pourquoi ses papiers portaient t-ils une autre identité ?
Une jeune femme gracile mais très jolie s’avança :
- Je suis Mylène, l’épouse de Régis Martini et je vous assure qu’il s’agit bien de mon mari et voici nos deux enfants, Eric et Nicolas, qui peuvent également en témoigner.
- Comment avez-vous su où le trouver ? Pourquoi l’avoir fait transporter à Metz ?
- Par sa sœur quand elle l’a reconnu… Elle fait partie de votre équipe… Rachel a dit que cela ne poserait pas de problème… C’est plus simple pour nous de venir le voir ici…
Mais oui, Rachel Martini ! La plus jeune inspectrice du service ! Le zèle était son obsession ! Mais elle n’avait pas le droit de prendre cette décision. Personne ne l’avait donc contrariée ? Elle disait agir sur l’ordre du commissaire ! Etait-ce le fruit de son imagination ou cette minette se prenait-elle pour le Bon Dieu ! Elle ne manquait pas de culot ! Espérons que ce ne fut qu’un égarement passager ! Il devait régler le problème tout de suite… De plus, étant de la famille, elle ne pouvait rester sur cette enquête…
Rachel se présenta penaude, le courroux intense de son chef fut un vrai calvaire ! Il ne lui restait plus qu’à faire profil bas sinon ses évaluations seraient catastrophiques à la fin de son stage.
Dans l’atmosphère une fulgurance se profila dans l’esprit du commissaire : Régis Martini avait-il reconnu sa femme ? Oui, lui répondit-elle, mais pas tout de suite, ce sont les enfants qui l’ont aidé. Alors il allait pouvoir répondre aux questions de la police.
Régis, la tête bandée, sommeillait sous l’effet des calmants. Il ouvrit les yeux à l’ouverture de la porte de sa chambre. Il se sentait au fond du gouffre en voyant Tonio Perlicchi. Il ne savait pas ce que les papiers au nom de Wagner faisaient dans sa voiture et surtout avec sa photo ? La carte était certainement fausse mais ne lui appartenait pas… Fausse ? Voilà ce qui avait marqué le commissaire ! Bien imitée quand même ! Connaissait-il quelqu’un de ce nom ? …Absolument pas… Réponse hésitante…
Régis se souleva sur les coudes pour boire un peu d’eau mais un vertige le renvoya sur l’oreiller. Tonio lui donna le verre et la paille posés sur la table de chevet. Voulait-il voir sa femme ? NON ! cria-t-il comme pris de folie ! Délicieux comportement ! Pas fusionnel le couple ! C’était à approfondir. Connaissait-il Charlène Wagner ? Il répondit très vite : Pas du tout ! Et l’adresse 24 avenue de Nancy était-elle au moins exacte ? Absolument pas, lui vivait 6 rue Paul Diacre au Sablon. Que faisait-il sur l’autoroute ? Il quittait sa femme…Cette histoire était démente !
Tonio en avait assez entendu pour la journée, il décida de rentrer chez lui au grand bonheur de sa femme. Il prit une douche et revint vers la salle à manger. Victoria avait préparé un dîner aux chandelles et… une présentation de lingerie très érotique dont elle était le seul mannequin… Elle mit en marche le lecteur de CD et dansa voluptueusement sous les yeux ravis de son époux…. Effacée la fatigue et les soucis de boulot !
A suivre…