Les diplômés 2

aile68

L'amour est un ver qui vous ronge l'esprit pendant les nuits où vous ne dormez pas. Johannes je le vois en moi, durant ces jours à Bologne, nous étions heureux comme des rois, avec les autres amis étudiants avec lesquels nous ne formions qu'un atome dans l'univers. Je n'ai pas tardé à rejoindre Berlin où j'ai pris une chambre dans un hôtel plutôt calme. Je n'ai pas encore vu celui que j'aime. Je l'ai appelé, sans succès. J'espère que demain tout ira bien. Que fait-il, où vit-il à présent? Dans un quartier huppé du coeur de Berlin ou en banlieue? Ces questions ne me mettent guère à l'aise, peur de le perdre, de ne pas le retrouver. Trois heures du matin, vivement qu'il fasse jour! C'est la fin de l'été, j'ai pris une semaine de vacances, pour le voir, pour lui dire...Je ne l'ai pas revu depuis Bologne, ça fait trois ans que je ne l'ai pas vu. Trouver un travail ici, si ça marche avec lui. Je n'arrive pas à m'endormir, je fais des plans sur la comète. Dans ma tête je me vois vendre des sandwichs comme à Londres. Je parle toutes les langues du monde, italien, français, espagnol, allemand, anglais... Une sonnerie me réveille, quelle heure est-il? C'est Johannes.

"Allô Mary? C'est Johannes. Je dois te réveiller... Je n'ai pas pu te répondre hier. Que fais-tu à Berlin?

- Johannes? On peut se voir?

- Tu es libre à midi? Où te trouves-tu?..."

Douces paroles que celles-ci quand l'homme que vous aimez cherche à vous joindre. Rendez-vous à la porte de Brandebourg à midi quinze. Je serai même en avance. Il me tarde que la matinée passe. Dans la conversation au téléphone il m'a glissé rapidement qu'il  reprenait à treize heures. Trois quart d'heures pour se voir, c'est si peu!

... Il m'enlace avec deux sandwichs dans les mains, c'est charmant je trouve, j'en rigole de joie! En cinq minutes il me raconte qu'il travaille à cinq minutes dans une banque (et sa start-up alors?), mais il va postuler pour travailler au FMI, et qu'il aimerait bien me revoir.

"Oui, bien sûr je lui réponds, c'est pour toi que je suis venue". Je parle un allemand approximatif si bien que je décide de lui parler en italien, la langue que nous parlions à Bologne. En un instant j'ai l'impression de me retrouver chez Laura, ça me rend à la fois triste et gaie.

(à suivre)

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