Les diplômés 3

aile68

J'associe Berlin à Johannes, c'est un repère dans le monde qui sent son eau de toilette, qui a sa voix et son sourire. En face de lui, je ne sais plus quoi dire, moi qui étais venue pour lui dire le seul truc important qui me lie à lui, hormis cette année  à Bologne et... Laura, la femme qu'il aime. L'aime-t-il encore?

Par quoi commencer? Ma piètre vie à Londres, mes sandwichs, mon meublé, les photos que j'ai gardées, mes anciens boulots? Pourquoi je ne suis plus allée à New-York?

"Alors, et toi?"

Il ne me laisse pas répondre. Il reprend:

"Faudra qu'on se voit ce soir après le boulot. Je te montrerai où j'habite. Tu as toujours ta chambre à l'hôtel? Rends ta clef, je t'invite chez moi.

C'est un vrai moulin à paroles, je n'arrive pas à en placer une.

- Comment tu trouves Berlin? C'est la première fois que tu viens?

- C'est pas mal...

- Ah ce n'est pas l'Italie!

- Non, c'est sûr...

- Tu reste combien de temps?

- Une petite semaine...

- Quelques jours seulement? Tu travailles sinon?

- Oui, à Londres...

- A Londres?! Mais tu as décroché le pactole. Qu'est-ce que tu fais dis-moi?

- Oh! Rien d'intéressant mais c'est en attendant mieux.

- J'espère pour toi Mary.

Quand il dit "Mary", je fonds, je sens quelque chose au milieu de ma poitrine.

- Ecoute, faut que je retourne travailler. Tu me raconteras tout ce soir. On se revoit ici, ok?

- Ok! je lui dis".

C'est drôle de se revoir à Berlin, lui en costume, dans une autre réalité, mais en ces circonstances, la réalité est double, celle de Bologne nous effleure de son doux passé nostalgique...

(à suivre)

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