Les enfants d'abord

saan

Les enfants d’abord


On était tous assis en cercle depuis trois quart d’heure , et le père Maurice , n’avait toujours pas distribué les goûters . Nos bedons gargouillaient pas mal , surtout celui de Clotilde . Elle avait déjà été privée de souper la nuit dernière parce qu’elle avait dit que Jésus était homosexuel . Je l’aime Clotilde , elle est bonne . Surtout quand elle met son jogging rose avec ses chaussures vernies comme celles des putes que j’ai vu sur la une mercredi soir . J’aimerai bien lui faire des trucs qui font jouir . Mon copain Patrick m’a dit , que quand on se touche le zizi longtemps , il y a la jute qui sort et que si on la met dans les fesses des filles , ça fait des bébés . Les filles aussi elles ont de la jute , mais la leur elle est rose ou verte . D’ailleurs mes parents ils sont nuls , ils m’ont dit que les enfants ça vient de l’amour , alors que le sexe aussi ça fait de la jute .

« Putain d’bordel de merde ça vient la bouffe ? ! ! »
, gémit Edouard .

Edouard c’est un con , un jour il m’a cassé la dent de devant en me projetant contre un portail en métal , et depuis tout les copains m’appellent le castor .
Mais pour une fois il avait raison , le père Maurice était toujours allongé sur le sol , la tête posée contre un gros caillou , et il ne bougeait pas du tout . Il avait la bouche grande ouverte et des fourmis commençaient à lui grimper sous la soutane . Francis et José avaient pris des cailloux , et s’amusaient à en lancer dans la gueule du vieux . C’était cool , alors moi j’en ai trouvé un beau bien gros , qui avait la forme des trucs avec  lesquels on construit les maisons . Je me suis mis juste au dessus de sa tête .

« Avale ça salaud ! », criai-je fièrement .

Ca a bien fait rigoler tout le monde , sauf le père Maurice qui n’avait toujours rien dit  , mais son œil était devenu tout bizarre , avec du truc qui coulait .Alors avec un bâton , j’ai trifouillé dedans c’était tout dégoulinant , ça puait , on aurait dit du « slime » . J’en ai balancé plein sur la tête à Clotilde , elle était pas contente , mais c’était tellement beau que je lui ai arraché une de ses nattes .Je savais pas quoi faire avec , alors Edouard m’as donné une idée …

« Viens on lui soulève sa soutane et on lui accroche la zigounette avec , pis après on l’accroche au drapeau et on le hisse !
Super ! », rétorquai-je en sautillant tellement j’étais enthousiasmé par cette idée .

Alors , on a enlevé le slip du curé , et on a serré tellement fort qu’on a cru que les cheveux allaient craquer .Son bidule était tout rouge , et comme Francis avait le nez qui coulait on lui a dit de cracher un gros mollard dessus. C’était dégueu , on aurait dit comme les friandises qu’on achète à la foire , mais avec du gerbi en plus dessus , beurk …Là , Edouard a sorti un fil de fer de sa poche , l’a accroché au ruban de la natte et on a traîné Maurice jusqu’au mat . Et quand on a voulu hisser le drapeau du camp , c’était trop lourd , alors on s’est mit à la queue leu leu et on a tiré , ho hisse , ho hisse , ho hisse ! ! ! Tout d’un coup , Patrick a largué une énorme caisse , ça a résonné dans toute la vallée ! Alors on s’est cassé la gueule …c’était trop marrant ! La bistouquette du père Maurice était restée en haut , avec le drapeau …Ca nous coulait sur la tête …Francis a dit que c’était comme quand les femmes elles ont leurs règles , et que pour que ça s’arrête de couler et ben sa mère elle se met un stylo dans le cul . C’est ce qu’on a fait mais ça a rien donné .

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