Les enquêtes du commissaire Perlicchi 11
Violette Ruer
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Arrestations intempestives
Tandis que le commissaire Perlicchi formait son équipe, la journaliste Patricia Weber était déjà au courant de la disparition. Cette femme était un vrai cauchemar, toujours à la conquête de scoops. Qui avait bien pu la renseigner aussi vite ? Il fallait vite se débarrasser de ce problème ! Ou elle partait immédiatement, ou il l’inculperait pour obstruction à une enquête ! Mais elle ne semblait pas décidée à se laisser faire…. Exaspéré, le commissaire hurla :
- Mettez-la au frais ! Pas le jour et pas le temps, Il vaut mieux ne pas m’énerver ! En route les gars, six avec moi et les autres chez l’agent courant d’air !
Pour la première fois, le commissaire avait peur. La disparition de Caroline ne lui disait rien qui vaille. Cette imbécile de journaliste lui avait fait perdre de précieuses minutes. Le château du « Prisme de la Vérité » se trouvait en pleine campagne, une seule route le reliait à la ville la plus proche. Des murs de deux mètres de haut empêchaient la vue du grand parc dont parlait Caroline. Personne aux alentours, c’était angoissant surtout si la jeune femme se retrouvait à nouveau dans l’enceinte de ce « camp de la mort ».
Glacé, il enfonça violemment le bouton de la sonnette d’entrée. Deux hommes en tuniques blanches l’accueillirent avec un grand sourire. Cette hilarité malsaine faisait bouillir le sang du commissaire. Il voulait parler au responsable de l’Etablissement et en même temps qu’il parlait il avançait dans l’allée centrale. Pas question qu’on lui claque le portail au nez !
- Le Maitre ne reçoit que sur rendez-vous…
- Donnez-lui le nom que vous voulez… Je veux le voir de suite … Je ne bougerai pas d’ici sans lui avoir parlé !
A ce moment tout un groupe d’adeptes se rapprocha des forces de l’ordre et en cercle l’entoura. Cela n’impressionna pas le moins du monde le commissaire qui dévisagea ces illuminés. Tous, le même regard étrange… Quelle misère !
Puis, les adeptes se retranchèrent derrière les arbres… Le Maître arrivait…
- Monsieur le commissaire votre intrusion n’est pas légale et je m’en plaindrai en Haut-lieu…
- Inutile de me servir votre baratin, vous avez kidnappé une jeune femme et vous détenez son fils… Alors je vous arrête… Messieurs mettez-lui les menottes… et vous maitre ou supervisor ou n’importe quoi d’ailleurs, dites à vos sbires de reculer sinon je tire dans le tas ! Et vous trois allez dans cette maudite maison punitive, Caroline doit s’y trouver…
Le maître perdit soudain son calme :
- Vous n’avez pas le droit de perquisitionner sans mandat….
- Cause toujours… Réponse sans objet, nous ne sommes pas en Amérique ! La période de la répression commence pour toi salaud !
- Je me plaindr…
- Je sais… en Haut-lieu … Je règlerai mon problème plus tard… Mettez-le dans le fourgon je ne veux plus l’entendre !
Trois agents se présentaient avec Caroline en pleurs… Son fils était gravement malade et il fallait absolument l’emmener à l’hôpital… Qu’elle l’accompagne jusqu’à l’endroit où il se trouvait… Deux « sœurs » voulurent les empêcher d’entrer, le commissaire sortit son arme… Elles reculèrent effrayées… L’enfant, aussi blanc que les draps de son lit, respirait à peine. Le commissaire ne se demanda pas de quoi il souffrait, pas besoin de sortir de la fac de médecine pour s’apercevoir qu’il ne restait guère de temps pour le sauver. Il le prit dans ses bras et malgré les protestations des « frères et sœurs » l’entourant, il sortit de l’enceinte de ce lieu diabolique.
Quelques minutes plus tard, à l’hôpital Bon-Secours le diagnostic tomba. Le petit souffrait d’une pneumonie très grave et des antibiotiques en perfusion lui furent administrés. Caroline fut autorisée à rester près de lui la nuit avec deux policiers en garde devant la porte.
A suivre…