Les fermes (4)

Alain Balussou

pièce 4 de Nouvelles de Mars

                  Les fermes


Dans ce versant, sous l'églantine
cruelle à l'arpenteur, les houx
et les trembles, des pans de ruines
retournent au tas de cailloux


de leur origine, des fermes
encore il y a quarante ans
intactes. Les bois se referment
sans un scrupule en occultant


les cieux. Le germe des broussailles,
pour reconquérir, attendait
du progrès que la vie s'en aille.
Si j'avance marchant en des


lieux gommés, où l'humaine ronde
a aimé comme haï, vécu,
aux fascinations d'eau profonde,
par les noms seuls se perpétue


ce vieux monde. Qu'on s'en souvienne :
Ferme de Barthole, Picou,
et puis Magarit, Capitaine,
 La Hille en haut, et Balussou...

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  • Votre style est à la hauteur du sujet. C'était pas évident. Blocs de pierre disloqués, chemins effacés, fenêtres béantes... Je connais cela et à chaque fois une douce amertume m'envahit. Bien des photos sommeillent sur ce versant de ma mémoire. Je ne connais que Giono qui a su traduire une renaissance possible - sans mièvrerie - de cette dérive silencieuse. "L'homme qui plantait des arbres", que nous allons projeter en plein air pour l'ouverture de notre festival En Grangeons la musique. Bien à vous.

    · Il y a presque 7 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

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