Les feux éteints de la Saint Jean.

Christophe Hulé

- Mes gens semblent bien maussades, c'est pourtant la saison des moissons, ils devraient faire bombance et danser dans les champs. C'est pitié de voir les coutumes s'éteindre.


La fête de la Saint Jean n'a pas non plus été mémorable, enfin je suis inquiet.

- Mon père je vous aime, car je vous sais préoccupé par le sort de ceux que vous appelez vos gens.

Si vous aviez tous les pouvoirs, ils seraient heureux sans aucun doute.

Mais vous n'êtes pas le Roi, sans vouloir vous froisser, vos gens paient le tribut des guerres ou des fastes de la Cour.

- Ma fille, ces propos séditieux pourraient vous coûter cher.

- Si vous les dévoilez, je perdrai ma tête.

- Ma fille, jamais …

- Le Roi n'a le pouvoir que vous autres barons avaient bien voulu lui donner, sans vous il n'est rien.

- Je, enfin ma fille, rendez-vous compte ? Vos propos m'effraient, si feu votre mère ..

- Ma mère, que je pleure à chaque instant, n'aurait pas dit autrement.

Et pourquoi n'avez-vous point cherché une autre épouse ?

- Ma fille, vous ne m'épargnez point, ai-je mérité tant ?

- Mon Père, jamais je ne vous ferai du mal, que vous en doutiez me rendrait triste.

Je vous sais assez fort pour fédérer vos pairs et redonner l'espoir à vos gens.

Avez-vous remarqué qu'aucun d'eux ne vous a blâmé ? Ceci devrait vous conforter.

Je sais aussi que votre cœur penche pour une femme, qui a la sagesse d'attendre un signal de votre part. 

Eh oui mon père, je ne suis pas sotte et j'en sais des choses.

Vous avez toutes les cartes en main, et cette partie que vous jouerez, je n'en doute pas, fera le bonheur de tant de gens, surtout si vos pairs suivent votre exemple.

Et votre bonheur, cette femme que je connais me dit que jamais je n'hésiterai à l'appeler « maman ».

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