Les garçons

white-hunter

Quand on naît dans le genre masculin, on est condamné à un profil, et à souffrir si l'on en sort. Cela va t-il changer ?

Quand on naît dans le genre masculin, on est condamné à un profil. Et à un destin XY. Sans doute est-ce pour cela que j'ai tué des milliers d'indiens, que j'ai gagné plein de guerres avec des pistolets en plastique et des sabres du même métal, avec un courage illimité.

Une fois, je me suis égaré sur la route du genre. Je me souviens, j'étais tout petit, c'était bien avant l'âge scolaire. J'avais adopté, ou trouvé, une poupée. Babeth, ma grande sœur, se moquait de moi, et ce fut plus terrible encore quand ma maman et ma grand-mère me raillèrent gentiment. Je m'étais défendu, je m'en souviens encore, plus de cinquante cinq ans après !  "Mais c'est une poupée garçon "! Je revois les images de la cour de la ferme, et ma poupée-garçon. C'était un garçonnet en short, bien dégradé d'ailleurs mais je le trouvais beau. Il était en caoutchouc, mais n'émettait plus le moindre "pouet ! pouet !" quand on appuyait des doigts. Je ne m'en étais pas séparé sur le coup.

L'école a fini de me formater en garçon-garçon, et il s'écoula ensuite plus de dix ans avant que je ne recommence à jouer avec des poupées. Des "en vrai" qui vos fixent définitivement dans un genre ou l'autre, le plus souvent. J'ai toujours, depuis, de vrais jeux de garçon. Les jeux résultent aussi des injonctions parentales, puis sociétales, autant que de nos hormones, et nous installent confortablement dans notre genre. Je suis resté jaloux des filles quand même, qui parlent mieux que nous de plus de choses. Mais bon, elles ne pissent pas debout, non plus.

Qu'adviendra-t-il, grâce à ce chemin que l'on commence à ouvrir pour les bambins, un chemin moins marqué de prédestination, à l'école, et aussi à la maison où le partage des tâches s'installe ? Du bien, en général et peut-être aussi des questionnements embarrassants pour quelques-uns, qui ne seraient pas survenus à la mode ancienne, quand on avait besoin surtout de chair à canon et de reproductrices. Comment sera le monde des garçons demain ? Je pense à des activités principalement masculines, comme la chasse que je pratique assidument. Une quasi parité s'installera t-elle ? Je pousse l'amour de mon art jusqu'à fabriquer moi-même mes cartouches de carabine, et je ne connais encore aucune dame qui le fasse, en France. Cela viendra t-il ? J'aime bien les filles, et Renaud disait dans une chanson qu'une fille valait toujours mieux que son frangin. Ou un truc comme ça.

Les garçons me semblent avoir besoin d'une passion, bien plus que les filles qui sont davantage touche à tout. Le foot, la chasse, la politique, le bricolage sont-ils là pour combler un vide ou pour passer le temps simplement ? Déjà que nous sommes croisés X et Y, serions nous incomplets ?

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