LES GRANDES ÉCOLES (France) – LA MÉRITOCRATIE COMME OUTIL POUR RÉUSSIR

Y.Muriel

C'est le jour de rentrée à la Polytechnique, la plus prestigieuse des grandes écoles françaises où on accueille les élèves brillants, qui ont réussi un concours ardu après des années en classe préparatoire. Ils auront un boulot bien payé car les grandes écoles forment les élites du pays.

À la fin du XVIIIe siècle l'état français crée les grandes écoles afin de former les ingénieurs dont on a besoin. L'école Polytechnique est créée en 1794 où pour rentrer les jeunes doivent réussir un examen sur la mathématique. C'est aussi la méritocratie qui détermine l'accès aux grandes des années suivants comme les écoles de commerce au XIXe siècle  et l'ENA crée en 1946  pour que l'accès au poste de l'état soit démocratique. L'ascenseur social fonctionne étant donné que les grandes écoles accueillent beaucoup d'enfants d'ouvrier jusqu'au début des années 60.

Au moment où les générations du baby-boom sont adultes le nombre d'élèves dans l'enseignement supérieur augmente de plus en plus. Les universités accueillent tous les bacheliers sans faire de sélection, alors que les grandes écoles pratiquant du malthusianisme choisissent les meilleurs élèves.

Dans les années 80 le chômage des cadres des grandes entreprises va pousser les meilleurs privilégiés aux grandes écoles car les familles riches et bien formés rejettent l'université démocratisée parce que sa massification diminue les débauches professionnelles. Pour réussir le concours d'entrée, ces enfants étudient dans les meilleurs collèges grâce à que ses parents ont les moyens.

Les grandes écoles assurent l'entrée dans la vie professionnelle avec un grand salaire mais l'ascenseur social est en panne à cause de la chute du nombre d'élèves issus du milieu populaire dans les grandes écoles lesquelles aujourd'hui sont réservés aux riches. Cependant, les enfants des pauvres et moins informés iront à l'université. C'est comme un délit d'initié par manque d'information chez les pauvres.

Certaines grandes écoles ont œuvré pour la mixité sociale avec la mise en place de deux méthodes différentes. La première, c'est le tutorat des étudiants bénévoles des grandes écoles aux lycéens des banlieues pour leur encourager à passer le concours des grandes écoles. La seconde, c'est un examen réservé aux élèves de ZEP. Résultat : le nombre d'effectifs d'origine modeste en sciences po a augmenté.

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