Les Heures infinies

alice-h

Nos nuits blanches se sont éteintes.

Le jour peine à se lever

Sur les rues pavées et désertées

Par les sourires et les étreintes. 


Un peu perdus, étourdis, 

Par un ciel alourdi

On erre parmi les heures infinies

Dans un éternel aujourd'hui. 



Même la trotteuse a laissé tomber

Sa fière allure de femme pressée.



Les heures infinies, 

Ont cela de commun 

Avec les premiers jours de pluie:

On pense qu'ils feront du bien.


La terre se régénère

L'humain se repose

Et noyés dans cette mer

On tombe en overdose.



Le fil du temps s'est noué

Autour de nos pieds, nos poignets. 



Pas de printemps, pas d'été:

Les jours siamois se moquent 

De nos solitudes étonnées

Et nos projets qui se disloquent.



Nos coeurs exilés

Prisonniers et maussades

Rêvent d'une échappée

Et de battre la chamade.



L' avenir érodé par l'ennui, 

S'enfuit de nos vies rétrécies, 

Nous laissant face à l'horloge sans aiguilles

Espérer l'écoulement de ces heures infinies.



Photographie:

Pierre Beauregard - https://www.from2point8.com/street/

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