Les lacs cendrés
Noel Dorriac
Les lacs cendrés
Si loin sont les lacs cendrés
Qui miroitent des reflets dorés
Elle, si belle, allongée
L'eau vit au rythme de ses reins
Déshabillant les rives bercées
Sur velours de coussin
Son corps couché
Ses yeux, des diamants
La peur d'être surprise à nue
La maîtresse aux seins dormants
Admirée, peut être vue
Cachant sa virginité sous les algues
L'amante n'a pas de bague
Sur les lacs cendrés
Son corps disparaît sous la pluie
Les lacs cendrés se marient
Les feuilles sèchent près du rivage
Ses yeux de diamants brillent
Sa bouche et sa peur se soulagent
Au creux d'une baie, sous un orage
Elle se protège de son amant
Dressant ses seins dormants
Ses mains perlées l'offense
Les rives sont devenues silence
Les feuilles mortes dentelles
Un clair de lune la rend fidèle
Pour tout jamais aux lacs cendrés
Tout est devenu transparent
Les lacs cendrés sont comme avant.