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Les larmes d'un géant
Jérémy Da Silva
Sur la vitre ruissellent des gouttes perlées
On dirait les larmes d'un géant dans la brume
Qui pour étancher son ivresse exalté
Répand sur le monde sa profonde amertume
Les chemins boueux deviennent des filets liquides
La terre se déformant sous mes pas hésitants
Malgré cette effusion, je garde la bouche aride
Et mon œil opiniâtre est celui d'un tyran
Les monts qui me font face se télescopent alors
Mais la fatigue m'accable, peut être que j'hallucine?
Ou serait-ce là le dur prix de l'effort?
J'ai pourtant marché seul et sans nulle discipline
Ma foi, restée insoumise devant les intempéries
M'a porté jusqu'à ce piédestal lumineux
Et l'averse vient épouser mon corps d'homme aigri
Je m'enfonce dans l'abîme en contemplant les cieux