Les lèvres opium!

Violaine, je t'ai rencontré dans ce café bondé. Nous discutions de tout, un verre de vin à la main. La nuit était bien avancé et le temps était perdu. Nous avons parlé en faisant danser les mots dans nos bouches. Nous avons ri et joint nos mains. L'ivresse était là, dans nos échanges et je me rappelle de tes lèvres au goût de sucre. A chaque baiser c'était comme un peu de vin qui coulait dans ma bouche. Une drogue délicate, aux pétales amères mais chargée d'une essence adéquate. Tes lèvres étaient douces, à l'emblème opium, au pavot des dieux et des hommes. J'en étais un, qui succombais une fois de plus à l'ivresse des sens, distillé par les charmes d'une femme. Tu n'étais plus qu'une ombre dans la nuit et j'avais le souvenir tenace d'un baiser électrique dans une brume neutre et froide. Tes lèvres opium ont marqué ma bouche. Et ont laissé aussi une émotion au cœur. L'empreinte du pavot, l'empreinte d'une fleur.