Les mains du prisonnier

kenobiboo

Court texte métaphorique inspiré d'un cover d'album qui se trouve en couverture. ~ The Collection : The Story Op.1 ~

Le prisonnier tenait au creux de ses mains une sorte de boule. 


Boule qui était assez foncé mais changeait de couleur selon la position du soleil sur elle. 


Elle pouvait à certain moment ressembler au bleu envoûtant du ciel d'une nuit étoilée comme être comparée à des nuages criards regardant un radeau se faire engloutir et se faisant surnommé méduse.


La particularité de cette boule c'est qu'elle n'était visible que par le prisonnier. Impossible pour ses camarades de visualiser une chose dur à définir. 


Le prisonnier considérait cette boule magique car elle avait le pouvoir de lui faire revivre des moments passés. Au ralenti à certain moment, en boucle à d'autres.


Il l'aimait cette boule, elle était rassurante et apaisante. Elle pouvait, lorsque c'était nécessaire, lui parler et lui remettre les idées en place. Malgré le lourd poids qu'exerçait cette sphère sur le cœur du prisonnier, ce dernier la pensait nécessaire pour ne plus faire les mêmes erreurs. 


Des fanions de couleurs vert reliaient sa main droite à sa main gauche. Grâce à ces fanions le prisonnier n'avait aucun risque de faire tomber cette énigmatique boule car ses mains étaient d'une extrême proximité.


Un soir, alors que la grosse perle conseillait l'enfermé, le pouvoir de la sphère se fit de plus en plus grand et le jeune prisonnier s'arrêta soudainement de respirer. Impossible pour lui de reprendre son calme ni son souffle. 


Les douces paroles que la bille avait l'habitude d'affirmer n'avait plus aucun effet sur l'emprisonné. Pire encore cela aggravait son état. Il voulut se relever mais ayant les mains liée par la faute des fanions et la sphère dans leurs creux il lui était impossible de changer de position.


C'est alors qu'il se rendit compte qu'il était impossible de détruire les fanions sans détruire la boule qui roulait dans le creux de ses mains par la même occasion. 


Dans l'urgence de vouloir respirer le prisonnier tira de toutes ses forces et arriva à se détacher de ses tissus vert. Sa précieuse sphère lutta durant de longue minutes avant de se laisser tomber au sol et se briser en mille morceaux. 


Le prisonnier qui avait jusqu'alors les yeux fermés pour essayer de reprendre son calme les ouvra et fut stupéfait de la scène. Se tenait devant lui une chambre avec des objets qui lui appartenait et décoré dans des tons à ses gouts. 


Le jeune enfant prit une grande inspiration avant de se rendre compte que les barreaux de sa prison ainsi que ses compagnons de chambre avaient disparus pour laisser place à une pièce familière qui débordait d'apaisement et de sérénité. Chose que l'ancien prisonnier n'avait plus connu depuis plusieurs printemps déjà. 


Libéré de ses chaines, l'indépendant ne regretta pas sa précieuse boule ni même ses conseils avisé. Son esprit est dorénavant libre de toutes pensées et ses mains de tous mouvements.

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