Les montagnards sont là !
Hervé Lénervé
J'ai découvert la montagne sur le tard, le soleil caché derrière les cimes, il fait très froid. A vingt ans je devins un inconditionnel du ski, de la neige et de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la Montagne au point même de relire Montaigne.
J'avais un pote, qui comme moi, était un sacré mordu de poudreuse. Cependant, il avait un léger défaut, il était, sans corrélation aucune, un sacré radin, aussi. Un jour, il me demanda de l'accompagner pour skier durant une semaine, il avait tout organisé. Il ne m'en fallait pas plus pour boucler mon paquetage.
On arriva à la station le soir, grâce ou à cause de notre guimbarde qui avait réussi par un effort « surmécanique » à nous amener jusqu'à bon port, mais à la montagne quand même, avant de rendre l'âme. On rentrerait en train. Crevés, nous entrions dans le chalet loué par mon pote, un chalet de jardin, plus que de montagne et fermions les yeux avant les volets, nous nous endormions comme des loirs.
Le matin. Ragaillardi par le grand air et l'excitation de l'impatience. Je m'équipais comme pour gravir l'Everest. Mon pote était plus long à démarrer, je le tannais d'énervement.
- Allez ! Urge ! Avale ton café, je veux être le premier aux remontées.
- Tu y seras ! Y'a pas le feu.
- Magne-toi, quand même, ça va démarrer !
- Ça m'étonnerait, il n'y a plus de remontées mécaniques !
- Pardon ?
- Oui ! Elles ont fermé, il y a cinq ans.
- Tu déconnes ?
- Heu, non ! Tu comprends, c'était moins cher.
Non ! Je ne comprenais rien du tout. Quand on descend de Paris pour monter en altitude, on ne comprend pas ce genre d'économie. Devant mon air revêche mon pote, ex-pote plutôt, développa des arguments fallacieux pour justifier son choix.
- Ecoute Hervé ! Tu n'en as pas marre de toute cette frime bling-bling des skieurs fluo ?
- Je m'en fous de la frime, moi je veux skier !
- Mais on va skier en montant avec des peaux de phoque.
- Tu me fais chier, j'ai passé un an dans les chasseurs alpins, alors les peaux de phoque, j'en ai soupé jusqu'au petit déjeuner.
- Il n'y a pas que cela, ici, on est dans la Montagne pittoresque, la vraie, pas celle des lunettes de soleil à cinq cents euro et de la foule snobinarde. Les personnes ici sont authentiques.
C'est vrai, je m'en aperçus rapidement. De foule, il n'y avait pas et pour être authentiques, les rares personnes du village semi-déserté l'étaient à fond. Elles étaient même plus pathétiques qu'authentiques, que des papés et des mémés claudiquant derrière des déambulateurs sur les rues glissantes. La plus jeune fille à draguer ici, frisait les soixante-dix ans.
Ma semaine de ski se déroula dans le seul bistrot, qui tenait encore debout par miracle peut-être, mais plus surement par des étais, à boire du vin chaud et à crier à la serveuse qui était sourde comme un pot. Inutile de préciser que mon ex-pote ne paya pas une seule tournée.
Ne partez jamais en vacances avec un radin, vous vous feriez chier comme un rat !
Les rats des skis font une bonne marche.
· Il y a presque 7 ans ·yl5
Une bonne vieille marche militaire ! Hun, Deux ! Hun, deux ! :o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
il fallait lui proposer du rat à fia ! Mais ces jours-ci les montagnards ont bu le bouillon !
· Il y a presque 7 ans ·Gabriel Meunier
Malheureusement le ratafia est un alcool de campagne. A la montagne, ils ont la grolle à 6 becs, ça ne rend pas moins radin, mais ça dératise l’estomac. ;o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
ratafia aussi chez les loups de mer (les animaux sont tous des ivrognes)
· Il y a presque 7 ans ·Gabriel Meunier
Ca ne m'étonne pas ! :o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé