Les Nike roses

On commence l'année scolaire par des Nike roses, on a la tête pleine des vacances d'été encore, mais l'ombre des cours s'étend davantage dans la chambre de la jeune collégienne. C'est l'année du brevet, on espère, on appréhende, on veut arrêter les cours à peine commencés, trouver une solution, une orientation, un prof, des cours privés. ça va trop vite, les maths comprend pas, est-ce qu'elle aime l'école, la p'tite collégienne? Maman, est-ce qu'on pourra partir quelques jours pour les vacances de février? Que dire, que faire, y a pas que l'école dans la vie, y a la vie justement, la famille, les amies, les  passions, pas chopper une dépression. Stage avec maman, la voir autrement qu'à la maison, observation, thé pour la pause. C'est déjà une demoiselle la collégienne, dans sa tête y a que de la musique, sur son beau visage des produits de beauté, dans ses poches, son portable, ses clés. Sac à dos et gros bouquins, le tennis le mercredi. Gueuler plus fort que le grand frère, s'imposer et dégainer, encore trop jeune, encore trop vulnérable. Sur une échelle de 1 à 10, évaluer le degré de souffrance et de colère, espoir et désespoir. Comment voit-elle la vie, elle ne sait pas, elle ne voit rien, à part les pires conneries de la télé réalité.

On sait comment on commence l'année mais on ne sait pas comment on la finit. Anticiper, faire le moins de dégâts possible. Mûrir aussi pour être bien dans ses baskets, dans ses Nike roses.