Les noces de Tantale - Reprise

Bruno Francomme

Le jour s’est obscurci

L’ombre a gagné mes yeux

Je m’abandonne, j’oublie

La lumière, reparaît

Différente

Et les espoirs défilent

Les heures sont des secondes

J’avais bien dit qu’on se retrouverait

Même si chaque matin est une chute plus cruelle

La lumière a changé

Les heures ont-elles passé

Un sursaut m’a brûlé

Mais ma tête, retombe

Etrange

Il fait si chaud ce soir

Je ne sais plus

Où je suis

La nuit nous souffle un vent si tiède

Le sol s’est comme évaporé

Retombant en orage

Et peu à peu Venise a envahi Paris

Recouvrant les pavés, leurs reflets de néons

Bariolés

Les rouges contrastés

De bouches l’une à l’autre

Données

Se mèlent

La silhouette noire de nos yeux comme absents

Disparaît elle aussi

Comme l’averse

Suspendue

La blanche lumière ne brille

Sur l’avenue trempée

Que pour deux mains serrées

Et des talons qui claquent

Dansent ou s’arrêtent

Aux vitrines figées

Puis un porche ombragé

Nos corps qui roulent enfin

En un rire essoufflé

Dès la porte fermée

Aux premières notes jouées

Des amours interdites

Et des silences

Plus tard

Immobiles

En attendant le jour

L’une contre l’autre

Penchées

© B. Francomme - 1990

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