Les pages fixes

mary-blue

Peau d’argile, tes yeux brillent comme la chitine du scarabée. Figé dans l’astre de platine, tu gis. La haine est un talisman heureux. Frêle enfant du soleil et des sables, comme la pluie en automne, tu coules. Mais immobile sous les racines, jamais tu ne meus

le cil ou la paupière du destin malheureux.

Statue de marbre à l’enveloppe veinée de certitudes amères

attend contre le flan du papier de verre

« Les pages ont la vérité de la voix écrite. »

Mais je prononce la faillite du savoir livresque,

celle des mots, celle des fresques

abîmées.

Et dans les fissures malhabiles du raisonnement hâtif, vaine renommée

de la pensée fanatique.

La mélopée du marchand d’esclaves sur le papier fripé

a l’antique du squelette et la flamme du bûcher. C’est le jardin de granit du peuple de Rê dont l’œil est l’attrait touristique du gardien fabuleux. Et dans les rues, les statues givrent vermeil, drapées du courant vertueux sous les feuilles que le vent soupire,

s’acharnent à vénérer le soufre et les dieux.

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