Les pêcheurs
Sébastien Bouffault
Ils sont partis très tôt, sans femme ni enfants.
Sans autres bagages que ceux qu'ils portent aux yeux.
Ils s'en vont pour vingt jours à la pêche au hareng,
Au milieu de nulle part, mais sous les mêmes cieux.
Les marins endormis ajustent leurs filets,
Et vont bientôt jeter le chalut dans la mer.
Le soleil aujourd'hui a d'étranges reflets,
Eaux vertes, écume rousse, d'où vient donc ce mystère ?
Soudain le vent se lève et la houle est plus forte,
On évacue le pont, rejoint le capitaine.
Les marins n'ont jamais rien vécu de la sorte
Ils assistent impuissants mais déchargent leur haine,
Contre cet océan qui va les avaler.
Les eaux se calment enfin, enfin cesse l'orage.
Plus rien ne flotte ici que quelques vieux gilets
Sur le port on apprend la mort de l'équipage.