$$Les péripéties de la ville de Troque
cedille
Il était une fois un libre penseur qui vivait au sein de la ville de Troc au pays de Changements.
Il aimait à rire et à s'informer, à débattre des heures avec ses amis et ceux qu'il croisait.
Il avait pour principe que toute vérité pouvait être questionnée, que si elle restait sur ces deux pieds alors il était plaisant de la garder, jusqu'à la prochaine fois.
Dans un climat de tolérance les Trocquiens aimait à venir le voir et lui ne cessait d'élargir ses savoirs et connaissances sur la vie de la cité sans jamais les figer.
Mais un jour de marché ,alors que les hommes se troquait les uns aux autres toutes sorte de denrées(spirituels, alimentaires ,conforts quotidiens, scénettes de théâtre, concerts, etc...).
Des hommes avec des mallettes ont monté une éstrade et des hauts parleurs.
Ils sont venue agiter des liasses de billets, comme un nouveau jeu, un peu curieux.
Ils disaient qu'on pouvait les gagner, et que quiconque en possédait plus que les autres serait un vainqueur car pour être heureux: il fallait avoir.
Que toutes les autres villes de Changement ne fonctionnait plus avec le troc mais avec l'argent et que c'était la vérité .
"Les hommes à mallette" étaient impressionnants dans leurs beaux costumes élégants et ils avaient un tel charisme que les Troquiens étaient comme envoûtés et puis leurs paroles allaient d'un bout à l'autre du marché, exploit que personne n'avait réussi auparavant.
Pendant quelque jours, la population se sentit partagée entre la peur de la nouveauté et ce sentiment naissant de frustration, celui de manquer de quelque chose qui semblait essentiel.
Et puis , les premiers cédèrent et avec eux les suivants, il ne fallait pas rester malheureux et en retard quand on pouvait évoluer.
C'est sans s'en rendre compte, chacun de leur coté, que les trocquiens se mirent à vouer un culte aux billets, délaissant rires et échanges pour évaluer leur bien, compter le temps et l'investir intelligemment pour gagner de l'argent.
Les marchandises n'avaient plus toutes une même valeur quantifiées en tant que répondant à un besoin, mais elles étaient évaluées en tant que marge de bénéfice.
Pour certain ça marchait drôlement bien, ils amassaient à vue un tas de billets, d'autres avaient beau travailler leurs produits n'était pas évalué à une grosse marge, ils ne gagnaient pas assez de billets, ils étaient même obligés d'emprunter des billets pour acheter ,en promettant par ailleurs de rendre plus: la dette était née.
Tant et si bien qu'a Troque , un faussé s'est creusé.
Le libre penseur qui n'aimait qu'à réfléchir et partager tenta quant à lui de continuer comme par le passé.
Mais plus personne n'avait le temps de palabrer.
Un jour de marché ,ou tout était très sérieux, des hommes sont venus présenter l'outil du bonheur qu'on pouvait obtenir lui aussi, contre des billets: l'écran relié à une plus vaste réalité. Ils ont fait une démonstration de l'objet qui pouvait tant faire rire que faire pleurer, ouvrir Troqueville au monde entier, sans de chez soi avoir à bouger, pour tous de la même façon, être informés.
Et bientôt, à Trocqueville, on échangea des billets d'emprunts, et des billets gagnés contre ses outils qui vous communiquaient le vaste monde et ses vérités ,et tout les Troquéens ou presque furent très vite équipés.
Plus aucun habitant n'avait le temps de se renseigner sur la vie du quartier ,de la cité trop occupée à découvrir une vision de l'étendue du monde si vaste ,si beau et à la fois si plein de désargentés ...
Grandit l'étrange sensation que pour exister, il fallait non plus être devant, mais dans la télé. Qu 'ainsi des milliers visionneraient une personne choisie sur le volet et par conséquent plus valable, plus importante .
Comme il n'y avait pas de place pour tout le monde dans de si petits écrans, on bannit quelque communautés de son accès ,elles ne seraient pas représentées.
Les Trocquiens qui ne passaient pas à la télé, se mirent à se sentir plus petits et moins importants, comme démunis de ne pouvoir entièrement exister, car non projetés .
Et il naquit alors un mal-aise, car on ne savait plus à Troque, vivre sans rêve d'argent, ni petit écran. Mais la sensation de ne pouvoir totalement exister était dure à supporter.
Être à l'aise, c'était avoir de l'argent, et si ils réfléchissaient trop longtemps à cette injustice, ils perdaient de l'argent pensait-ils. Ainsi un combat intérieur se menait, mal-aise s'installait.
Certains se souviennent alors du libre penseur et vont à sa rencontre , mais lui accorder du crédit quand ses savates son trouées et son air si désargenté, si seul, nécessite de vaincre ses a priori.
Il n'a pas l'étoffe pour entrer dans la télé, ne comprend rien un vrai raté au sens de la modernité.
Et pourtant certains sont restés et l'ont écoutés dressés des portraits, en leur sein une forme de culpabilité de ne pas essayer de gagner, mais un sentiment de bonheur; à écouter puis participer, être ensemble et échanger.
Quelque chose d'interne de chaleureux c'est installé.
Libre penseur ne donnait à entendre aucune vérité, mais il arrivait à questionner ce qui avait été propulsé.
C'était un rien pas rassurant de ne plus être sûr de rien.
Un autre homme est venu de l'autre coté de la rue s'assoir .Il a proposé sa vérité, elle prônait l'amour et la fraternité disait qu elle était évidence et universalité.
Libre penseur à traversé la rue, il a essayé de dire que toute vérité pouvait être questionnée.
L'homme lui à demandé de se joindre à eux pour se recueillir, ou de s'en aller lui le mal guenillé. qu il ne répandrait pas sa lumière dans un climat d austérité?
Les Trocquiens face au conflits se sont divisés.. Que choisir entre les billets,les questions, la vérité et l'écran télé ?