Les précieuses ridicules

Kanon Gemini

Quand le gouvernement sombre toujours plus dans le ridicule.

     Salut mes p'tits loups. Aujourd'hui, je vais faire acte de plagiat, j'en suis désolé. Acte de plagiat sur le titre de mon édito, avec quelques modifications dans la pièce originale de Molière. En effet, la troupe du politburo du Macronistan reprend du sévices, du service pardon (se sont ils jamais arrêtés) avec tout ce qui pouvait composé l'humour et la satyre de ses pièces de théâtre. Trahisons, rebondissements, supercheries, tout y est et rien n'a jamais changé. A tel point que j'aurais pu l'intituler « le mythe de la révolution française ».


Ainsi, le fou du Roi, aussi nommé le benêt de Bercy, se gargarise d'une baisse de l'inflation et d'un retour à la normale, annonçant joyeusement une augmentation du PIB de 0,1 % et une augmentation de la consommation des ménages français de 0,7 %. Notre doux rêveur oublie de mentionner que l'INSEE a revu sa méthodologie de calcul des indicateurs, ce qui donne une comparaison assez compliquée. Néanmoins, dans le même temps, il y a quelques indices qu'il ignore, je l'espère sciemment, ce qui reviendrait à dire qu'il nous prend pour des nigauds, sinon que l'on a affaire à un cuistre des plus incompétent. En effet, si on se concentre sur la France, la confiance des ménages est en chute libre et celle des chefs d'entreprise aussi. Pour 49 % des petites entreprises, l'activité a baissé et 40 % des entrepreneurs rencontrent des difficulté financières personnelles. Mais encore une fois, il doit juste s'agir d'un « sentiment » de faillite. Plus étonnant, au niveau européen, le PIB décroît de 0,1 % et de 0,3 % pour l'Allemagne, qui, idiots qu'ils sont, n'ont pas révisé leur méthodologie. Encore plus miraculeux, chez l'Oncle Sam, dont l'économie européenne ne dépend pas du tout, la FED enregistre des pertes cataclysmique, elle, une habituée des bon gros excédents bien joufflus. Mais aucune inquiétude, le système bancaire est solide et sûr, tout va bien se passer et ce, même si les clowns qui nous gouvernent (là les américains en l'occurrence) réussissent à perdre des milliards alors que la planche à billets tourne à fond les ballons. Puis bon, les chinois qui bazardent les bons du trésor américain, c'est juste parce qu'ils ne comprennent rien à l'économie.


D'autre part, comment ne pas penser à l'arroseur arrosé en voyant la situation ubuesque dans laquelle le Ministre de la Justesse, alias Dupond-Martini, s'englue pour un conflit d'intérêt. Acquitator, anciennement avocat de génie, toujours entrain de fouiller les petites lignes pour défendre l'indéfendable, se retrouve devant la Cour de Justice de la république. En effet, colérique, le bonhomme aurait usé de son influence pour relancer une vendetta contre des magistrats du parquet financier. Sa défense est à la hauteur de l'homme, simple et directe : C'est mon prédécesseur qui a enclenché ça, j'ai fait confiance à mon administration, personne ne m'a dit que c'était un conflit d'intérêt. On croirait du Marlène Schiappa dans le texte (je ne sais pas), mieux que Dufoix qui elle reconnaissait sa responsabilité mais pas sa culpabilité (comment dissocier l'un de l'autre, mystère). Il n'hésite pas à jouer du violon, en expliquant le traumatisme de devenir Ministre, déménager, acheter une cravate. J'en ai la larme à l'œil. On notera la dernière phrase de la première témoin « si le ministre avait suivi nos alertes dès le début, on n'en serait pas là aujourd'hui. » Alors évidemment, les bardes et autres colporteurs de nouvelles du Royaume s'en donnent à cœur joie, espérant faire monter la mayonnaise. Mais le peuple n'est pas dupe et sait pertinemment qu'il y a de grandes chances que ce procès médiatique se termine par un gros pet : bien sonore mais pas de traces de pneux dans le calbute.


Mais quand on tient un filon, pourquoi s'arrêter. C'est ainsi qu'Agnès Pannier-Nulàchier est venue faire la grande messe de la transition énergétique aux français, ménages et entreprises. Elle commence très fort en expliquant que la sobriété énergétique doit devenir une habitude (comprenez pas seulement en hiver, et pas seulement en période un peu tendue en Russie) pour sauver Gaïa des méchants prouts de charbon. Elle indique, aussi fâchée avec l'économie que le pruneau de Bercy, que post COVID, la consommation électrique a baissé de 12 % mais qu'elle compte aller plus loin. C'est vrai que les ménages ne pouvant plus payer les factures et les faillites d'entreprises n'y sont pour rien. Outre l'habituel 19° max dans la maison et 16° dans les pièces inoccupées, les enseignes lumineuses qui s'allumeront plus tard et s'éteindront plus tôt, plus de vélos électriques (et peu importe les enfants congolais dans les mines), l'État compte diminuer l'intensité lumineuse de l'éclairage public de 30 à 50 %. Mais quelle bonne idée. Le baron Haussmann, un homme, avait mené une transformation de Paris en ajoutant de l'éclairage et en élargissant les boulevards afin de limiter les ruelles coupe-gorges à Paris. Il est cocasse que ce soit une femme qui veuille diminuer de moitié l'éclairage public dans une période il est vrai, où les atteintes physiques à la personne ont quasiment disparu, où Caroline De Haas demande à rétrécir les trottoirs et où les femmes peuvent sortir habillées comme elles le souhaitent, où elles veulent, quand elles veulent. Agnès, satisfaite d'elle même, annonce même que le tarif de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10 % pour l'année à venir. Ouf, on est sauvé.


Dans le rôle des bouffons, la présidente de l'assemblée, Yaël Braun-Pivet organise avec Larcher une marche contre l'antisémitisme, vous savez, un peu comme après Charlie, un peu comme après la disparition d'un enfant ou tout acte dramatique en France. Tel un jour sans fin, le même scénario se reproduit éternellement, un acte dramatique qui aurait pu être évité si la Loi avait été appliquée, des condamnations d'actes barbares, des marches main dans la main, des petits haussements de menton et fini. D'ailleurs, étonnamment, on remarquera l'hémiplégie de la présidente de l'assemblée, ne voulant pas marcher à côté du RN, voire même s'il ne pouvait pas venir ça serait encore mieux, mais ne s'offusque pas de la stratégie bassement électoraliste de la LFI, ne venant pas elle.


Pour le médecin de peste, Aurélien Rousseau, l'inutile ministre de la santé, entame sa communication hivernale, synonyme de pénuries de médoc. Comme à son habitude, on peut s'attendre à ce que le conflit russo-ukrainien soit pointé du doigt, masquant les vraies raisons de cette faillite. La première raison est évidente : la Chine consomme plus de médicaments aujourd'hui qu'il y a 30 ans, date approximative à laquelle on a commencé à avoir quelques soucis dans la chaîne logistique. La seconde, toute aussi évidente, c'est que les usines sont désormais en Chine et en Inde (donc ils se servent en premier), la taxation ubuesque en France n'étant responsable en rien. La troisième est la concentration des laboratoires, de moins en moins nombreux et de plus en plus gros. Ainsi, dès qu'il y a un soucis de production, le ressenti est particulièrement amplifié. Ne parlons même pas d'un soucis de rentabilité… Enfin, on ne peut passer à côté du système de santé que le monde nous envie, largement étatisé et dont la bureaucratie manipule les prix au dernier degré. A force de gratter la moindre remise sur les médicaments largement utilisés, les labos vendent à ceux qui payent en premier. A force de vouloir imposer le générique, absolument pas rentable et dont les chaînes sont entretenues en fonction, nous perdons toute crédibilité commerciale. Enfin, on ne peut qu'admirer la dépense massive d'argent publique, de la recherche au bout de la chaîne, dans un capitalisme de copinage très décontracté, où cet argent est capté via aides et subventions sans aucun retour de la part de ces labos, l'État adorant cramer l'argent des autres.


Il y aurait tellement à dire que ce n'est plus une pièce de théâtre qu'il faudrait monter, mais un orchestre. A travers ces nombreux exemples qui émaillent l'actualité tous les jours, on se rend compte que le peuple n'est toujours pas décideur de son destin, que l'Assemblée ne représente qu'elle même et que la Monarchie a juste fait un petit toilettage mais que le fond n'a pas changé. Toujours un guide suprême, toujours une cour à laquelle les privilèges sont distribués, toujours une caste de bourgeois, proches du pouvoir qui profitent d'un bon gros crony capitalism et toujours une masse de personnes croyant avoir pris en main son destin et en des jours meilleurs.

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