Les premiers pas d'amour

Ils ont marché côte à côte, et peut-être même qu'elle et lui se confondaient dans les mêmes pas, le long du chemin bordé de hauts mûrs d'où pointait une végétation venue des tropiques : bananiers, palmiers et hibiscus.

Il a ouvert la petite porte de bois, il n'avait pas la clef, juste l'astuce, et le panorama s'est ouvert sur la mer grise et irritée d'avoir été abandonnée par le soleil.

Ils ont fait quelques autres pas sur les galets, et l'eau les a éclaboussés en se brisant sur les rochers. C'est alors qu'ils ont pris le petit sentier sur la gauche jusqu'au portail rouillé d'une demeure ancienne, belle, majestueuse et abandonnée. Un jardinier avait coupé les troncs des palmiers à raz, et oublié une pelle neuve au pied d'un pin penché.

Ils ont rêvé, là, silencieux, à cette belle maison oubliée, et elle, a rêvé encore plus fort que lui.

Puis, en silence ils sont retournés sur leurs pas, il lui a tendu sa main, chaude et douce, pour l'aider sur le sentier, et ils ont cheminé en silence entre les deux hauts murs de pierre, sur le chemin oublié du temps et des autres, mais elle, jamais elle n'oubliera les mots qu'elle ne lui a pas dits ce jour-là.