Les relations internationales :la promotion de la démocratie ou la bal des hypocrites?1/2

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Les relations internationales :la promotion de la démocratie ou la bal des hypocrites?

New-York 11 septembre 2001, le pays est en état de guerre, les Twin-Towers symbole de la puissance américaine, s'effondre l'une après l'autre dans un fracas terrible, emportant avec elles, l'espoir d'un monde en paix pour le prochain millénaire. Le Président américain Georges W. Bush, surpris par l'ampleur de la catastrophe, et alors qu'il inaugurait une école maternelle à l'autre bout de l'Amérique, se trouve soudain confronté à un problème nouveau. L'Amérique, le leader du monde libre, frappée à New-York, en plein cœur de son centre économique, devant les caméras du monde entier, l'œil de l'humanité et la mémoire ineffaçable des hommes, n'a alors qu'un ennemi : le terrorisme. Les guerres en Afghanistan et en Irak font on le sait suite à cette épisode dramatique dans l'histoire de l'humanité toute entière, car elle préfigure un nouveau mal : le terrorisme de masse. Plus aveugle encore que la guerre, et encore plus inutile encore, car l'assassinat des innocents dans de telles circonstances n'a jamais réussi à tisser un lien de solidarité entre les terroristes et les populations qu'ils exhortent à la guerre sainte. Mais si le terrorisme est unanimement condamné et condamnable, les guerres de prévention ratées, et l'échec de la politique de diffusion de la démocratie par voie coercitive, a montré que devant ce phénomène, les USA et l'Europe sont désarmés. En deux guerres, celle d'Afghanistan et celle d'Irak, les occidentaux ont réussi à broyer le rêve de l'unité du droit international, détruisant le substrat d'une nouvelle ère mondiale où même les Etats les plus puissants seraient soumis au droit. Dans un deuxième temps, le printemps arabe est le révélateur d'une politique internationale vouée à l'échec, car si personne n'a empêché les « derniers remparts contre l'Islamisme » de tomber sur la place Tahrir, personne n'a mesuré les conséquences inévitables d'une islamisation du Maghreb.

I)La fin du droit international

1)La guerre en Afghanistan : une guerre nécessaire et inutile

Quelques jours avant que le journal de France 2 annonce les premiers bombardements en Afghanistan en 2001, destinés à déloger les talibans, ces étudiants d'un autre genre, qui ne font pas la révolution d'érable mais la révolution islamique, et qui ont mis en place en Afghanistan un régime infâme et criminel, une véritable campagne d' « informations nécessaires » avaient réussi à heurter la sensibilité d'un continent. Restant muet, devant les exactions commises en République Islamique d'Iran, ou dans les Etats d'Afrique sub-saharienne, l'Europe s'était prise d'amitié pour le peuple Afghan, dont les médias diffusaient dans des conditions très particulières, les images des femmes Afghanes meurtries sous leur burqa, celles des exécutions sommaires, et des lapidations dans les stades. L'Europe était prête à partir en guerre la fleur au fusille contre l'hirsute Afghan. 
La question de la violation des droits fondamentaux en Afghanistan ne fait aucun doute, la nécessité de renverser un régime féodal et ignoble non plus, mais quel est le lien entre l'Afghanistan des Talibans et l'attentat du 11 septembre ? Apparemment aucun, en réalité, Européens et Américains cherchaient avant tout à arrêter l'hémorragie islamiste dans la Région. Avec une République Islamique d'Iran rebelle, un Pakistan de plus en plus belliqueux, l'Afghanistan représentait un enjeu pour éviter l'édification d'un bloc islamiste au Moyen-Orient. Car l'Afghanistan oublié depuis des dizaines d'année, et loin d'être le seul Etat voyou, est devenue en l'espace de quelques jours, une cause internationale, une résolution au Conseil de Sécurité de l'Onu, et une guerre qui a fait l'unanimité. Aujourd'hui, les Alliés quittent l'Afghanistan, ils laissent un pays plus fort, mais qui est toujours sujet aux attaques des Talibans, et alors que Alain Juppé distinguait d'une manière honteuse « les bons et les mauvais » talibans, Hamid Karzaï traitait déjà avec eux au nom de l'unité du pays

2)La fin du droit international : la guerre en Irak

Il ne fait guère de doute aujourd'hui que l'Irak n'était pas en mesure de fabriquer des armes destructives massives, comme il ne fait plus de doute non plus que son voisin, et ennemi d'hier, l'Iran est prête à se doter de l'arme nucléaire. Pourtant, il y a encore quelques années, Colin Powell défendait ardemment la cause américaine devant le conseil de sécurité de l'Onu, en prétendant qu'une intervention des alliés en Irak était indispensable pour empêcher Sadam Hussein de se doter d'armes de destruction massive. De leur côté, certains pays d'Europe occidental ont refusé de cautionner la guerre en Irak à l'Onu, comme la France dont le portevoix Dominique de Villepin a fini par tenir tête à l'allié américain dans des envolés gaullistes. L'intervention américaine en Irak a déclenché des manifestations partout dans le monde, et les dégâts humains et matériels de cette guerre ont alerté l'opinion publique américaine, et provoqué de facto la chute du Parti Républicain.
Les Etats-Unis ont agi sans l'aval de l'organisation des nations unies en Irak. Même si les médias américains sont, selon l'essayiste Noam Chomsky (« L'ivresse de la force »), les premiers à rappeler l'importance du droit international à la une du Times, le pays de Wilson et de Roosevelt, des pères fondateurs du droit international, a su montré que les relations internationales sont toujours dominé par la force, et que la première puissance militaire et diplomatique n'a nul besoin d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, pour partir à l'assaut d'un Etat considéré comme « voyou ». Quant aux européens, ils avaient sans doute tout intérêt à ce que les Etats-Unis prennent ce genre de décision dans les instances internationales. Le grand Concert européen a changé de partition, désormais affaibli, l'Europe joue la carte diplomatique devant le volontarisme américain. 
La fin du droit international postule l'ère de la puissance et le déclin de l'Europe, que les révolutions arabes ne feront que confirmer.

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