Les sabots de la mariée

Laurène J.Carol

Au mariage qui unit, déshabille, rend fou de joies et oublie tout jusqu'au lendemain... Que celui qui n'a jamais essayé s'y jette avec regrets...

Toute ruche aux vents,

elle écoute ses iris azur,

à l'ombre du miroir,

imaginant cette allée,

gazouillante,

fleurie de primevères,

princesse des ondes,

dans le brouhaha,

des échos,

servant au monde,

sa qualité première,

de lumière du jour.


Espoir de renaissances,

parmi tes convives,

tu luis pour resplendir,

jusqu'au coucher.

 

Immense figure,

de scène,

grand déballage,

d'invités,

aux chapeaux claques,

aux robes surannées,

des années folles,

tu  glanes,

ce moment d'extase,

un fard rose,

ombrant tes paupières,

semant des éclairs jaloux,

parmi les mamies ,

meringues en voilettes.


Une entrée,

folle,

rieuse,

telle une mariée,

en sabots,

tu illumines,

le regard,

version masculine,

avec ton toupet,

ton courage,

ton envie de séduire,

de conquérir,

un monde,

gisant à tes pieds.


Marche nuptiale,

au bras du gré,

tu fanfaronnes,

sur le chemin,

gloire éphémère,

pour cette couronne

sublime apparat,

venu d'un paradis lointain,

celui d'Adam et Eve,

les unissant dans ce serment

de régner

pour " les siècles des siècles "

sur les trésors de la Terre.


Sublime reine,

aux souliers vernis, 

  à l'envolée de tulles,

 au corsage vertueux,

sous ce voile blanc,

aux sons de

la fidélité,

de l'amour,

tu avances vers cet autel,

enivrante,

ravissant tous les suffrages,

parmi ce cortège

 de déesses,

pour embrasser cette alliance,

divine assurance,

que ton bonheur ,

se partage,

dans ton lit ,

dans ta vie,

 pour toujours,

à jamais.


La corde n'est pas si loin ,

pour te lier,  

à l'amant de tes jours, 

de tes nuits,

l'éternel complice de ta

" Divine Comédie ".


Un compliment en moins,

que la précédente,

au charme désuet,

sans fards,

ni couleurs,

pour œuvrer,

à la tradition,

selon l'accord,

qu'il convient.


Un large sourire,

une mièvrerie,

un chapeau cloche,

une coupe courte,

levant les oreilles,

les mains,

des quelques passants,

qui, aux tendres soupirs,

raillent ce cortège,

d'endiablés en ville.


Qui l'eût cru ?

Une rose s'épanche,

pour l'embrasser,

dans un moment de caresses,

seule à rire de cet instant,

qui effleure la vie,

d'un oui ,

léger en son sein,

voilé d'une parure,

irréelle,

d'une pudeur virginale,

pour son auguste,

largué par cette affaire,

d'honneurs,

et de sentiments, 

alloués à la grisaille,

d'une mine,

aux confins de la ville.


Les semailles entament

la moisson ;

de l'amour , 

du bonheur, 

point de raison.


Á celle qui équivaut,

la charge,

d'un demain,

on conclura,

au deuil,

d'une passion,

d'une mort certaine,

pour celui,

qui prend ce chemin,

d'oraisons.


Laurène Carol.



 


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