Les saigneurs de l'Enseigne...

Jean Claude Blanc

Grand remplacement aussi dans la Fonction Publique, où sont nos PTT d'antan (petits travailleurs tranquilles) mais au service des français moyens...

                            Les saigneurs de l'Enseigne

La Poste plastronne sous son enseigne

Mais est en berne son emblème

Ses employés, elle les saigne

A petit feu, sans aucune peine

 

Dernier écho d'actualité

Dans son bureau, une femme blâmée

A avalé tas de cachets

La hiérarchie, s'est contentée

D'une brève abstraite, pour rassurer

Les gens qui croient aux suicidés

Dégagent en touche, les PTT

 

C'est dans la Loire, que ça se passe

Les chefaillons font la grimace

Pour eux, ce geste désespéré

C'est que du flan, car s'est ratée

Méthode Coué pour recadrer

 

La malheureuse, harcelée

Depuis des plombes, qu'elle se plaignait

Toujours plus vite, toujours plus fort

D'alimenter le coffre fort

 

Agent de guichet, foutu métier

Rendre service aux usagers

Et dans le dos le pistolet

De l'entreprise aux aguets

Son objectif, les intérêts

 

Prennent des leçons les managers

Car pour être cadre, faut faire führer

La gratitude, n'est plus d'usage

Pris pour un pion, l'agent de base

 

La boite cornaque les plus serviles

Réalité, forme des robots

Qui savent faire, parler les chiffres

Même dans leur crâne, flattent leur ego

 

De bon matin, j'ouvre le journal

En première page, bonjour tristesse

Une postière, en détresse

Pour son boulot, c'est pas normal

A disjoncté, issue fatale

 

Dur, contenir ma colère

Cette fois la Poste exagère

Aujourd'hui, flingue ses fonctionnaires

Viendra le tour des auxiliaires

Bientôt guichets, seront déserts  

La mécanique est bien huilée

De cette usine à tuer

Va à coup sûr, s'excuser

S'exonérer de ses forfaits

 

Ne marchons plus dans la combine

Revient temps des coupeurs de têtes

Les collabos, font grise mine

D'être impliqués, ça les inquiète

 

Enseigne, Courrier, séparation

Pour diviser, les opinions

Chacun pour soi, prendre des galons

En écrasant les compagnons

 

Fiers élus, sous condition

Prennent des cours de direction

Bien sûr payés par la maison  

Prompts, zélés, passent à l'action

 

En cas de malheur tout est prévu

Système RH, et CHS

Ce sont des sigles convenus

Dont on se rebat, vite les fesses

 

La cause du mal, toute trouvée

C'est pas la faute des PTT

On se retourne vers la famille

Vers la folie, c'est plus facile

 

Un fait divers, comme les autres

Vont nous servir, les bons apôtres

Les délégués, aux fausses annonces

Serfs de leurs maîtres, se défoncent

 

Mais ne faudrait pas oublier

Notre collègue, notre camarade

Qu'en avait marre de lutter

Ayant subi, tant de brimades

Faut son moral remonter

 

La vie d'un Etre est sacrée

Les à côté sont hors sujet

Tellement rapace, la société

Qu'elle gangrène même, les PTT

 

Nous faut reprendre le témoin

Que nous transmettent nos anciens

Se rassembler pour le combat

En rejoignant les syndicats

Ne coûte pas cher, défendre les droits

Et faire la nique aux souverains

Beaucoup des nôtres, sont en souffrance

Le montrent pas, car en ont honte

Se sentent coupables, quelle belle chance

Pour les saigneurs, qui les trompent

 

Les compromis, ne servent à rien

Faire des chichis, c'est terminé

Les chefs eux-mêmes sont des valets

Sur l'échiquier des suzerains

Ce qu'ils comprennent, c'est les coups de poings

Pan sur le pif, leur fait du bien

 

Heureusement, hors de danger

Notre copine, va s'amuser

Cette histoire n'est pas terminée

Un vrai coupable faudra trouver

 

Je vois d'ici, le ramdam

Les dirigeants, entre eux s'enflamment

QG de Paris, remontent la trame

Qui va payer, sûrement pas lui

Mais va juger, à l'improviste

Plus petit en garde, dégage la piste

 

C'est du théâtre grandeur nature

Mais qui se joue, sans le public

Se règlent leur compte, les créatures

Dommage pour nous, car c'est comique

 

Même si ce n'est pas très marrant

ça ravigote la santé

De voir plumer, les prétendants

Au siège sacré, des PTT

 

Plus sérieusement, on se désole

Qu'on ne fasse rien, pour les brimés

La Poste, bien sûr a essayé

De venir en aide à ses blessés

Usine à gaz, jeux de rôle

Dans la pratique, c'est moins drôle

 

En fait personne ne croit plus

Fonction Publique et ses vertus

Chassez idées, hurluberlues

Car les clients seront déçus

La Poste banquière, son seul but

Faire de la gratte, comme prévu

 

Courage à toi, chère camarade

On dresse déjà des barricades

La CGT en embuscade

Impitoyables, les indomptables        juillet 2014  (pour cette camarade, victime du devoir) 

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