Les Sirènes de Port-Amour

nicolas-r

"Je suis devant ce paysage féminin comme une branche devant le feu." Paul Éluard

Sur mille et une nuit, une seule aura suffi
À rendre fou d'amour l'homme que je suis.



Le mat de mon navire fend les ciels et les mers

Sur tes côtes : Port-Amour, où brillent les lumières.

Dans la nuit, deux astres dressés comme des clochers :

La lune est dans le ciel ; et sur l'eau, son reflet.


Ronde comme une pleine, pointue comme une demi ;

La lune sort de son berceau et je m'en suis épris.

Le vent souffle, la vague est chaude et parfumée

Et les étoiles brillent dans tes yeux d'été !


Port-Amour est un havre où s'adosse la colline,

Un mont de Vénus où de noires aubépines

Cachent une crevasse qui me mène en bateau.


Qu'est-ce qu'il y fait sombre, qu'est-ce qu'il y fait beau !

En orbite, mes yeux caressent tes montagnes, tes plaines :

À Port-Amour, quand on plonge, chantent les sirènes.

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