Les souvenirs d'une vie

lhauboit

Ils sont parfois flous, indistincts, étranges,

Ils font parfois du bien, quand la réalité dérange...

Et dans les tréfonds de ma mémoire, moi, je les range,

De manière à les retrouver, quand cela m'arrange.

Ils sont parfois heureux, d'autres plus tristes

Forcément, font que cette vérité m'attriste.

Alors, voilà, je peux, quand je le désire,

Je vous le dis sans fausse pudeur, Mes Sires,

Voyager tranquillement dans le temps,

Et redevenir tout simplement un enfant.

Cet enfant que je fus, et que je suis encore,

Qui joue avec les mots, avec les métaphores,

Comme avec des jouets, dans un autre décor,

Celui de ma vie, et cela me fait parfois du tort.

Il faut vivre sa vie, et non point la rêver,

Sous peine d'en souffrir, à un moment donné.

J'en fis la triste expérience, il y a de cela des années,

Et c'est pourquoi aujourd'hui, je puis en parler.

Mais cela ne m'empêche pas d'aller y piocher,

De temps en temps, et de m'y revigorer.

Je ne suis point nostalgique de ces moments vécus,

Instants insaisissables de ce temps perdu,

Et quand, bizarrement, mon esprit vagabonde,

Je suis tout de même heureux d'être de ce monde.

Il nous faudrait, pour éviter les erreurs,

Naître avec tout notre savoir, ce serait le bonheur,

Mais cela ferait également notre malheur,

Car, rien n'avoir à découvrir, quelle horreur !

Et nous sombrerions dans une indicible torpeur.

Alors, oui, je le crois, la vie est bien faite,

Et, quand on se relève après une défaite,

On range cet échec tout au fond de sa tête,

Et cette expérience nous rend un peu moins bête.

C'est grâce à mon passé que ces mots sont nés,

Preuve en est, que la mémoire a son utilité.

Alors, je ne veux qu'une chose, à vrai dire,

C'est, que dans l'avenir, je laisse un souvenir...

Les paroles s'envolent, les écrits restent,

Et ce texte pourrait être mon oraison funeste.

Disparaître sans laisser une seule trace,

C'est ce qui arrive quand le souvenir s'efface,

Quoique l'on dise, quoique l'on fasse,

Sur cette Terre, ou en fait, l'on vit puis trépasse.