Les violons décousus

compteclos

Rayonnent les violons décousus,

De leurs fils mélancoliques,

Et sautent sur d'incongrus inconnus,

Pour faire virevolter les âmes platoniques,


Dans ce vaste monde peuplé de misère,

Sur cette planète obsolète,

Donnez renaissance à notre terre,

Celle qui nourrit nos enfants et nos êtres,


Sonnent les tocsins de la liberté perdue,

Dans ce vaste artifice de demoiselles dansantes,

Pleurent les corps esseulés et nus,

Dans leurs tombes, fuyant la vie palpitante,


Dans cette stratosphère illuminée,

Par des néons et des réverbères sans reflet,

Dans le feu las des cheminées,

Sur la fenêtre, à regarder,


Trépigner les passants en retard,

Attendant dans le froid, sur ce quai de gare,

Ou bien montant dans ce maladroit autocar,

Ou bien encore, attendant le hasard,


Je suis des leurs, pauvre éphémère,

Puisque sonne la fin de l'ère,

Celle des roses dans le jardin,

Celle de la rosée humide du matin,


Je suis des leurs, vaine existence,

Puisque mon sort est ton absence,

Indélébile, prenant feu à mon essence,

Puisque mon sort est la sentence.

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