Les voyages sncf

mamet

Tombée du lit, le mascara à moitié mis, la capuche de ma superbe doudoune neuve dans mon sac, je sais que ça sert à rien mais sachant que je l'ai, j'ai déjà moins froid. Le brouillard n'arrangeant rien çà l'affaire, j'adopte une vitesse modérée au volant afin d'éviter de me retrouver dans un fossé, mais oh horreur, je suis bloquée derrière un camion dont les portes ne paraissent pas bien accrochées, qui suit une voiturette que je dénomme affectueusement une machine à laver. C'est l'enfer mais je survis et j'avance. Bref, me voilà à Bourgoin 2 minutes avant l'arrivée du train, ce qui me laisse largement le temps d'atteindre le quai sans être essoufflée (la capuche de la doudoune toujours dans le sac, je me les pèle comme c'est pas permis ! Je vise la wagon 1ère classe où le commun des voyageurs hésite à aller alors que moi non ! je m'installe sur un siège place à quatre, personne à côté, personne en face, personne derrière, du monde devant mais enfin, il faut quand même pas exagérer… c'est pas parce qu'on est en 1ère qu'il faut évincer tout le monde. Le voyage s'annonçait bien: côté fenêtre, dans le sens de la marche, le chauffage juste ce qu'il faut, le mp 3 en place avec une musique qui va bien mais crac tout bascule, 2 types arrivent et s'assoient en face de moi. Et celui qui est pile en face, me fixe un peu trop à mon goût, je le vois qui me détaille de la tête à l'écharpe et de l'écharpe à la racine des cheveux. Je me dis qu'il doit être ému par ma sublime doudoune marron…mais finalement, il semblerait que ce soit autre chose. J'ai chaud, je fais péter la doudoune et là son regard vicelard s'accélère et il est incapable de lire deux lignes d'affilée dans son bouquin qui fait à peine 40 pages. Il croit quoi ? que je vais laisser le spectacle du brouillard sur la campagne nord iséroise en pleine nuit pour lui octroyer un regard. Et ben non, je préfère admirer un matin de novembre à St Priest. Ah le voila qui décroche plus de mon écharpe, la taille de mes arguments féminins semblent vraiment plus l'intéresser que son bouquin... mais si je veux, je la fais sauter l'écharpe et là mon p'tit gars, tu vas arrêter de sourire parce que tu vas t'évanouir à la vue de mon décolleté Non je ne ferai rien de ça, l'exhibition c'est pas mon truc surtout pour un mec de ton acabit avec une gueule qui me revient pas et une patinoire à poux qui m'agace…

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