L'esquif

Une rencontre produite
De manière forfuite
Par un accident du destin
fugace et salin
venu par la houle un matin    
d'un voilier Capitaine
en croisière pour quinzaine
Je t'ai remercié
Quand tu m'as embarquée
Généreusement à bord
du vaisseau nommé
les copains d'abord
J'ai tout aimé de toi
Jusqu'aux poils de tes doigts
Ainsi que nos échappées
A mobylettes les soirées
Les flots tumultueux
à leurs moments furieux
Nous fîmes nous arrêter
pour ne pas chavirer
sur une île minuscule
au crépuscule
où complètement trempés
nous allâmes manger
des gambas grillés
dans une gargote perdue
parmi les pêcheurs du cru.
Le plus beau jour de ma vie
Me vint des éléments en furie
Et Brassens le chanta
L'amour me tomba
d'un ciel d'orage
Et rima ce soir là
Avec séchage
Après les bains rafraîchissants
Au milieu de l'océan
Ou dans une crique perdue
bronzée et nue
à tous j'écrivais
faute d'argent
Sur du PQ troué
Que tout allait
Merveilleusement
Tu m'as proposé
un tour du monde
Des pays par milliers
Les faire voguer
En une ronde
Derrière le volcan
perdu sous la fumée
Le ciel devint de sang
quand j'ai regardé
derrière les récifs
partir ce tendre esquif.