L'Etat de merde...

Jean Claude Blanc

chanson de François Béranger, que je reprends à mon compte, en rajoutant quelques couplets...toujours d'actualité

                        L'Etat de merde

 

Avant d'acheter ma carte vermeille      (sol, la)

Pour faire des voyages au soleil        (ré, sol)

Ou rester dans ma tour d'ivoire         (sol, la)

Pour enfin jouir de mes avoirs          (ré, sol)

 

Avant que ma tête soit ramollie          (sol, do)

Avant que mon corps ait trop vieilli      (do, ré)

Avant que les vers me ponctionnent      (ré, sol)

Je voudrais qu'on éclaire ma route      (sol, do)

Que l'on m'explique une fois pour toutes (do, ré)

Comment l'Etat ça fonct-i- onne        (ré, sol)

Ce gros machin mystérieux            (do, ré)

Qui fait que les gens sont pas heureux (ré, sol)

Je dis avant que ma voix se perde    (do, ré)

L'Etat, l'Etat, c'est…de la merde       (ré, sol)

 

 

Dire que l'Etat est scatologique

C'est pas vraiment très sympathique

Pour la fiente, le vrai crottin

Qui engraisse si bien nos jardins

 

Comparer l'Etat à des tas

De bouse, de purin, de lisier

C'est négatif comme postulat

On est quand même les héritiers

De la Grande Révolution

Que le monde entier nous envie

Mais la pauvre vieille pervertie

Epuisée par la concussion

N'a plus vraiment grand-chose à perdre

L'Etat, l'Etat, c'est…de la merde

 

L'Etat après tout c'est virtuel

C'est comme le Bon Dieu et ses Saints

Ça n'a pas d'existence réelle

Ça sort de nos esprits malsains

 

Mais ça commande à la Justice

Ça fait la loi et la police

Ça joue avec le nucléaire

Ça décide si on fait la guerre

Avec l'argent des citoyens

Avouez que c'est quand même pas rien

Faut croire qu'on a l'esprit patraque

Pour supporter de telles arnaques

Masochistes, on aime bien marcher

Dans l'Etat de merde, tas de fumiers

 

Ça fait 60 ans que je respire

Et plus ça va, plus ça empire

Hier pour formater ma jeunesse

J'ai eu ma petite guerre coloniale

Le reste du temps, que des promesses

Raison d'Etat, discours moral

Xénophobie et exclusion

Gouvernés par des maquignons

 

On se demande qui les a mis là

Pardi c'est vous, c'est nous, c'est moi !

Demain l'Europe du Capital

La flexibilité mondiale

Désespéré, je m'asphyxie

Dans l'Etat de merde des pourris

 

De Béranger ce manifeste

Dont je reprends à mon compte, ce plaidoyer

Comme lui anar, me fuient comme la peste

Les crânes rasés, inféodés

Plus que jamais d'actualité

Le Président et ses sujets

Les richissimes, les prolétaires

Chacun luttant pour sa bannière

 

Comme on n'arrête pas le progrès

De mettre au banc des accusés

Les insoumis, les révoltés

Tous ceux qui n'ont rien à bouffer

(Même soi-disant, à ce qui parait)

Pour la plupart des émigrés

 

 

En plus de ça, vaille que vaille

On va de suite livrer bataille

Pour des barils de pétrole

A croire vraiment qu'on en picole

En guise de manifs, manque de chance

Est proclamé l'Etat d'urgence

Plus 68, Quartier Latin

Se font sauter les clandestins

 

Alors malaise et stupeur

C'est le salaire de la peur

On ne compte plus les chômeurs

Que des élus qui font leur beurre

Me suis permis d'en rajouter

Tellement m'inspirent tes pamphlets

T'en remercie, frère chansonnier

Du haut du Ciel, tu dois te marrer

Regretté François Béranger       JC Blanc  juillet 2017    (tous dans le même merdier)

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