Léthée
Astra
Enlacés dans un pré-sommeil, bercés par l'épais vent chaud
Nos corps reposent étendues sur ce banc
Un grand bâillement d'oiseaux frôle le lac
Et ceux-là frissonnent, étourdie de beauté
Il y a un grand silence lorsque ta main glisse sous mes habits d'hiver
De larges ombres violettes accrochent les arbres glauques. Statiques, leurs branches pénètrent le gisant d'eau dont la surface lisse est tachetée d'halos jaunâtres qu'engendrent des fanaux irréels.
Entre mes cuisses luisantes, le ressac de toi fait vibrer tout le lac de grandes secousses silencieuses
Tu bois goulûment à cette source étrange, avales ces espaces de néants comme s'il s'agissait de chairs tendres, d'amoureuses rondeurs dans lesquelles il serait bon de se perdre
Le brillement de tes yeux ébranle jusqu'à ma mémoire, et depuis …