Léthée

Tarsa

Enlacés par l'épais vent chaud
Et bercés dans un pré-sommeil
Nos corps nus reposent, étendus sur ce banc

Un grand bâillement d'oiseaux frôle le lac
Et ceux-là frissonnent, étourdis de beauté

Il y a un grand silence
lorsque ta main                 glisse

De larges ombres mauves accrochent alors les arbres. Statiques, leurs branches pénètrent le gisant d'eau
dont la surface lisse est tachetée d'halos jaunâtres
qu'engendrent des fanaux irréels.

Entre mes cuisses luisantes, le ressac de toi, fait vibrer tout le lac.

Tu bois goulûment à cette source étrange, avales ces espaces de néants comme s'il s'agissait de chairs tendres, d'amoureuses rondeurs dans lesquelles il serait bon de se perdre

Le brillement de tes yeux ébranle jusqu'à ma mémoire, et

Enlacés par l'épais vent chaud
Et bercés dans un pré-sommeil
Nos corps nus reposent étendus sur ce banc

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