Lettre à C...
martin-g
Cher C...,
- Comme je vous comprends parfois. Ce monde absurde, comment en entretenir un sens? Comment ne pas se suicider face à cette impuissance dont nous sommes dotés? Il m'arrive parfois d'y songer, je vous l'avoue. Les rêves ont cette étrange tendance à ne pas se réaliser lorsqu'on les a rendu visible.
- Je suis allé à une fête, hier, après avoir vendu mon âme à une autre, je ne ressentais plus rien. Rien que l'amertume d'avoir été saisi par la vie. Même plus mal, non. Souffrir ce serait lui donner trop d'importance. Je suis passé ainsi par plusieurs phases très concrètes. Et puis plus rien, rien que le néant, rien que la nausée.
- Aimer et haïr ; cela ne m'a pris qu'un soir, j'ai eu peur de ce que je pourrais faire et puis, au vu de l'état du monde, toute défense m'est apparue futile. Mon cher C..., j'espère que vous n'avez jamais connu tel manque de mesure. Cela m'est insupportable à présent que je vous écris.
- Vous lirais-je prochainement mon ami? Certainement. Vos écrits m'apportent un peu de réconfort lorsque ce vide m'attire hors de l'existence. J'espère ne pas avoir troublé votre sommeil.
Amicalement,
Loup