Lettre à Casimir
sauzki
Mon cher Casimir,
Je me demande souvent ce que tu es devenu depuis la dernière fois que je t’ai vu à la télévision. Il y a maintenant de nombreuses années, j’ai de mon côté bien grandi et perdu ma passion pour les playmobils. Pour être honnête pas complétement, je dois t’avouer que, sous couvert de père impliqué dans le choix des jouets de son fils, je suis le premier à suivre les dernières nouveautés playmobils.
Mais je me rends compte que mon fils ne te connait pas. Il ignore totalement que tu as amusé toute une génération. Tu resteras le monstre gentil des enfants nés avec des parents portant des pattes d’éph. Ta couleur orange venait peut être de là.
Je crains que tu ne passes pas à la génération suivante. Même les chaines de télé le plus obscures ne rediffusent pas ton émission. Tu ne passeras pas à la postérité, c’est triste, mais tout le monde ne peut pas être Kurt Gobain …
J’imagine que tu as dû avoir des difficultés à trouver du travail après l’arrêt de ton émission. Ton physique était un atout sur l’ile aux enfants, mais pas dans le monde réel. Peu de rôle peuvent te convenir. Tu aurais dû tenter ta chance dans Jurassick Park, tu avais tes chances, j’en suis certain.
Bon j’admets qu’il aurait été difficile de te transformer en monstre méchant, que tu manques un peu de dents, et que tes rondeurs n’auraient pas jouées en ta faveur. Mais un bon entraînement physique, un changement de couleurs et un peu de chirurgie et tu aurais pu être crédible. Ton public ne t’aurait probablement pas suivi mais cela aurait pu t’ouvrir les portes d’Hollywood. Qui sait, aujourd’hui, tu serais peut-être le Jack Nicholson des dinosaures !
Au lieu de ça tu as disparu. Tu vis encore un peu dans les mémoires d’enfants devenus grands. J’espère seulement que tu vies paisiblement dans une grotte, avec une casimirette et que tu n’as pas fini assis au bord d’une autoroute à signaler des travaux.
Si tu passes près de chez moi, n’hésite pas à venir me voir surtout.
A bientôt peut-être.