Lettre à mon réveil

Après tant d’années je me décide à t’écrire. J’ai choisie d’affronter la réalité et d’être honnête avec toi. Je te haie, te déteste et te maudits chaque jour depuis notre rencontre. Il faut que tu prennes conscience du mal que tu me faits, de la souffrance que je ressens chaque fois que je t’entends. J’ai pourtant essayé de t’oublier, chaque jour je pense y parvenir et chaque matin je t’entends. Toujours précis, à l’heure, jamais une minute de retard, comme si tu n’avais que ça dans la vie à faire. Pourquoi est-ce ainsi ? Pourquoi dois-tu me harceler comme ça chaque matin. Pourquoi ne pars-tu pas vivre ta vie, tu n’as pas d’autres personnes à poursuivre ? Ta seule ambition dans la vie est de rester là, posé près de mon lit, à attendre ton heure de gloire quotidienne ? Franchement il serait temps que tu avances un peu. Je suis désolé de t’écrire pour t’annoncer ça mais tu dois considérer que notre histoire est terminée. L’heure est arrivée pour toi de partir loin, de prendre le temps de changer de chambres, d’endroit et même de fuseaux horaires. Tu me trouveras peut être brutal avec toi, surtout après ces nuits passées ensemble, après cette intimité créée par cette proximité nocturne. Mais je le fais justement pour sauver ces quelques rares moments d’entente que nous avons connus. Comme ces samedis soirs, lorsque, souriant, je te prenais dans mes mains pour arrêter ton alarme. Rappelle-toi de ce moment serein et calme lorsque tu seras loin et que ton tic-tac raisonnera dans une autre oreille. Entre nous c’est fini et c’est mieux que cela se termine ainsi. Encore ce matin j’ai failli t’attraper pour te jeter par la fenêtre. Je ne veux pas que notre relation débouche sur une issue tragique. Tu dois partir, sans reculer.