Lettre de colère
franekbalboa
Nous avons beaucoup parlé. Échangé sur maints sujets. En t'écoutant j'avais souvent tort. Puis quelque jour après tu me suggérais ce que je t'avais dit auparavant, comme si l'idée venait de toi. Je te le dis aujourd'hui, je n'ai jamais été serein en ta compagnie. Toujours dans le contrôle, jamais libéré, tout aurait pu bien de passer si tu m'avais réellement regardé. Tu as préféré me comparer, avec insistance, à ce père que tu détestais tant. Il est vrai que nous partageons le même prénom. Cependant, tu avais beaucoup souffert, et je t'ai écouté, prenant sur moi, pour t'apaiser. Chaque fois il me semblait réussir quelque chose, un léger mieux que tu démolissais quelques heures après. Nombreuses sont les fois où, ne te disant pas ce que tu voulais entendre, je me faisais raccrocher au nez, puis quelques heures après tu me rappelais comme s'il ne s'était rien passé. J'ai fait preuve de patience avec toi, j'ai attendu, j'ai toléré, tu n'as pas su apprécier ce que j'ai fait.
Rien n'allait jamais. Même quand nous nous voyions. L'apothéose fut cette fois où chez moi, tu checkais mes messages qui dataient, me faisant une scène lamentable, me prouvant par la même occasion que je ne pouvais te faire confiance. J'ai eu raison. Suite à cela, nous nous sommes éloignés, j'ai fait ce choix, tu as souffert, il est vrai. Nombres de messages avant que j'accepte enfin de te revoir, cruelle erreur que j'ai commise.
Nous nous sommes vus. Ce fut une catastrophe, une amie m'appelât en larmes, je lui ai simplement répondu, t'ayant bien sûr au préalable prévenue. Tu as choisi d'aller te coucher, j'ai voulu te ménager, fermant la porte, tu m'as insulté une première fois, puis tu t'es enfuie au milieu de la nuit, sans rien dire. Tu revins quelques heures plus tard, sans mot dire, puis le lendemain, ne voulant pas déranger, je pris soin de fermer la porte, deuxième fois, insulte. Je serrai les dents, puis tu fis comme si nous étions ensemble, alors que vingt secondes plus tôt tu m'avais pourri, et ensuite, je t'ai chassée. Tu as éclaté cette patience qui est mienne. Tu as réduit à néant les efforts que j'ai pus faire, tu me diras que j'ai fait des erreurs, possible, mais si on me le dit pas tout de suite, il est vrai que je ne comprends pas toujours. Te laissant à la gare, je fus saisi d'un sentiment de libération, il n'était plus question que je n'accepte quelque demande de ta part.
Aujourd'hui tu m'envoies tes connaissances, dont j'admire Le travail, pensant stupidement qu'elles pourraient avoir une influence, elles l'ont sans doute, artistiquement, mais personnellement, on en est loin. En plus tu leur laisse une histoire pleine d'ombre, me faisant porter le chapeau, en omettant une immense partie du récit. Sache que je te laisserai tranquille, que je ne dirai rien si je n'y étais pas contraint, mais comprends-tu, il se trouve que quand on me demande, j'explique. Ces personnes que je ne connais pas personnellement ne doutent pas de moi, tu sais pourquoi? Parce que je n'ai pas de raisons de leur mentir. Je t'invite alors, à tenter d'être moins égoïste, d'éviter d'insulter les gens que tu comptes garder dans ta vie, éviter de ruiner leur patience, pensant que tout t'es dû, sois simplement moins égoïste, c'est tout.
Ceci sera ma dernière lettre vers toi, malgré tout je souhaite que tu réussisses, tu n'es pas si mauvaise, simplement égoïste et malheureusement, tu éprouves des difficultés à canaliser tes humeurs. Je ne reviendrai pas. Ceci est définitif. Même pas pour une amitié, ou je ne sais quoi d'autre que tu aurais pu inventer. Cesse de m'écrire, cesse de m'envoyer du monde. Vis ta vie, sans moi, ce sera mieux. Pour toi et pour moi.
Ciao.
Franek.