Lettre du 26 mai 2018

martin-g

Mon amour,


Tu te reconnaîtras assez vite à ces quelques mots. Je les rend public, non par besoin de montrer notre amour mais il parait que le cœur ne peut être véritable que lorsqu'il est vu publiquement. Paradoxalement, je pense le contraire mais... Peut-être serait-ce une preuve suffisante pour toi de ce que tu croyais détruit il n'y a pas longtemps. 

Aujourd'hui, j'ai travaillé avant d'aller acheter le livre d'un auteur qui m'a toujours angoissé, et cela depuis la Seconde, "Germinal" de Zola. Je crains ne pas le lire pour le moment, le Bac approche à grand pas et mes parents, sans doute inférieurs à mon intelligence(tu remarqueras l'ironie), me refusent toute autre activité que mes DEVOIRS CULTURELS. J'aurai aimé pouvoir le lire mais un mois me sépare de lui, je dois donc l'oublier et revenir à ce qui m'ennuie au plus profond de moi, les études. Nous avons étudié Rousseau ces derniers temps, et je crains pour ton malheur être assez d'accord avec lui sur certains points à propos de l'éducation d'un enfant. Par exemple, si je déteste Zola, c'est à cause d'un mauvais épisode de ma vie où l'on m'a forcé à le lire. Qu'en penserais-je aujourd'hui puisque c'est moi qui fait le pas en usant de ma liberté individuelle? Je suis déjà sûr de la réponse. Nietzsche le considérait comme un génie et je considère Nietzsche comme le génie. Quel homme surprenant quand j'y pense, sa façon d'écrire, sa façon de provoquer les hommes d'église, il me fascine. Et sa morale... Prodigieux ! Evidemment, je n'ai cessé de penser à toi mon amour, je voudrais te dire tant de chose mais je dois étudier... Tu me manques malgré tous mes torts.


Ps : Excuse moi si il y a des fautes, je n'ai pas le temps de me relire en ce moment.


Extraordinairement amoureux,

Passimene

Signaler ce texte