Lettres à Arthénice - IV -

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A N *** mercredi 20 février 2019 7.59

   Marie Chantâal ne comprend pas que vous me refusiez votre adresse mail.

   Elle me dit que nous sommes aussi cons l'un que l'autre. C'est vrai que vous envoyer mes lettres par la Poste en recommandé avec accusé de réception à raison de trois ou quatre par jours et que vous recevez trois ou quatre jours plus tard ...

   Nous avons deux cents ans.

  Elle me dit qu'elle va jouer les médiateurs. Oui médiateurs, c'est une vraie femme Marie-Chantâal, elle n'est pas féministe du tout ... Elle me dit pour mettre un peu d'huile dans les rouages, essayez de ne pas trop la bousculer, respectez-là, ne l'injuriez pas, dites-lui des mots doux, j'ai une amie qui en vend, elle les enrubanne dans de petits coffrets ... C'est très joli.

  Voyez je vous dis tout.. notez que rien ne m'oblige pas à vous écrire, et ma conjointe d'ailleurs n'apprécie pas que je bavasse tant avec une vieille maîtresse.

   Vous, vous fumez de l'opium depuis que vous avez lu " Le Lotus bleu ", vos parents ne contrôlaient-ils donc pas vos lectures, moi l'épouse elle fait des sudokus à longueur d'après-midis.

    Je lui dis hier, mais j'aurais pu le lui dire avant-hier, ou il y a six mois, encore ! ;

   " Il y deux grilles sur ton Tv-Magazine et tu y passes cinq jours sur sept ! "

   Elle a cru que je me payais sa tête. Pour tout dire me payer sa tête m'aurait ruiné depuis longtemps. Et elle me dit mais moi j'ai préparé le repas, j'ai lavé repassé, j'ai .. Mais moi je ne lui reprochais rien, je lui disais que sa constance m'épatait, je m'étonnais qu'elle ne saturât point ... Nous n'avons jamais été compatibles ...  

   Je n'ai pas retrouvé mes clefs, je ne peux plus sortir de chez moi et vous savez que dans ces occurrences plus on cherche et moins on trouve et l'on se fourvoie dans les endroits, les recoins les plus improbables   ..

  Chère Arthénice j'ai été bien bavard, mais vous écrire c'est pour moi comme une ablution matutinale, une eau de jouvence qui me met de bonne humeur ...

   Vous rasez-vous toujours ce pubis enchanteur ...

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