Sous la lueur d'un bougeoir laisse s'entrevoir le cru d'un modèle
Qui sous sa cuirasse de grenadelle glisse un sucre d'absinthe
Sur l'émail en jacinthe, et parfume de café l'aréole peinte
Pour l'éphémère diction d'un mot aux délices de mirabelles.
Dans son cou gracile se laisse cueillir une grappe de groseille
Qui s'agrippe comme une ronce au ras des mains des paysans
Rendant ainsi le monde dépaysant aux yeux bleus des myrtilles
Et séduisant le monde nubile de sa chair à la peau de miel.
Son regard de prunelle s'assombrit sous le gris d'un pinceau
Et fonce ses cils mandarines pour rendre l'horizon de velours
En protégeant ses yeux d'un contour de pêche pour toujours
Pour que de son âme ne s'abatte plus l'orage en assaut.
Voici qu'avancent les pétales sur la nef d'un mariage posthume
Qui se lie d'une bague de saccharine, aimant les baisers de
fraise et d'écume, et délivre par vague l'arôme de l'exaltation
En braise d'une paire de lèvres niaises à la beauté d'agrume.
Bodin Quentin