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Leyre
Maxime Arlot
La rivière sinue à travers le sous-bois,
Déroulant mollement ses flexuosités ;
Elle glisse sans bruit sa souple opacité
Dans le foisonnement des rameaux qui verdoient.
Il semble que ses flots, sous la feuillée, sommeillent
Quand ils frôlent, légers, les berges de velours
Et s’étirent sans fin dans la chaleur du jour
A l’ombre des grands pins que midi ensoleille.
Parfois, quand vient le soir, je demeure, songeur,
A contempler, saisi d’une douce torpeur,
Le lent cheminement de ce serpent viride ;
Mon esprit s’éparpille avec la brume pâle
Qui baigne les roseaux sous la lune d’opale,
Courbant leurs épis noirs sur les ondes placides.