L'Heure Des Frelons
tachibana
Nous parlerons ici d'une grotte, ou d'un sale trou à rat
D'un sous-sol verrouillé par de nombreux cadenas
Rythmé par l'affreux et terrible son
De la redoutée Heure des frelons
Mais de quelle heure est-il donc question ?
Car ici-bas, pas d'horloge, ni même de saisons
Pas de nuit, l'obscurité est leur seule maison
Pas de pensée, et encore moins de raison
Pas de communication, si ce n'est la peur dans les yeux
Et ne pensez même pas à leur faire croire au royaume des cieux
Car lorsque le grondement sourd se fait entendre dans la roche
C'est bel et bien que l'heure des frelons approche
Et ne me demandez surtout pas ce qui leur est donc infligé
Car vous-même, cher lecteur, vous en resteriez figé
Vous serez sûrement tentés de penser,
Et c'est bien naturel,
Qu'il est insensé de vouloir fuir son seul lieu de naissance
Pourquoi craindrai-je donc mon milieu naturel
Si c'est là ma seule source d'aisance ?
Et bien non ! Pas pour ces misérables
Pour qui la mort serait grandement préférable
Ils ont bien essayé de s'ôter la vie
Mais les cordes ne pouvaient prendre d'âmes aussi vides
S'échapper ? Comment cela peut-il être une option ?
Quand l'effroi est la seule chose que nous connaissons ?
Ils ne peuvent être guidés que par leur instinct primaire
Fuir, se cacher, même pas le temps de faire leurs prières
Mais la menace n'en a que faire de la fuite
Et elle saura vous trouver
C'est comme lutter contre la tombée de la nuit
Aussi futile que de vouloir se faire des amis
Car lorsque le grondement sourd se fait entendre dans la roche
C'est bel et bien que l'heure des frelons approche
Puis, une nuit, un de ces martyrs
On ne sait pour quelles raisons
Sans même vouloir partir
Atteignit son ascension
On raconte aujourd'hui qu'il fît un affront à la nuée
En l'attaquant de front à l'aide de son épée
Si vous voulez mon avis, ce ne sont que des fables
Comment vouloir s'opposer à une chose si infâme ?
Quoi qu'il en soit, il fût sauvé
Mais sauvé de quoi ? Et par quel effet ?
C'est dans ce silence qu'une voix s'éleva
Une voix si forte que le ciel lui-même trembla :
"Ô mon disciple, mon plus tendre enfant
Accepte ton destin et répand mon châtiment
Tu seras craint de tous, car c'est de la crainte que tu es né
De tous les démons, je t'en fais l'aîné
Va, répands tourments et désespoir,
Délecte toi-même des plus tragiques histoires
C'est en ce jour sacré que mes pouvoirs je t'abandonne
Ô mon enfant, ABADDON"
Merci beaucoup
· Il y a presque 2 ans ·tachibana
Quel style! Comme les poèmes lyriques d'autrefois, je reste coi.
· Il y a presque 2 ans ·Christophe Hulé