L'homme signe

jean-remour

L’Homme signe, je dis bien l’Homme, avec un grand H, homme qui d’ailleurs peut être de sexe Féminin, puisque je parle de l’Homme, dans ce qu’il est, dans tout ce qui peut le différencier de l’animal, l’homme, celui qui est capable de se rebeller, de s’indigner.

Celui aussi qui peut éprouver de la compassion, celui qui peut s’ouvrir vers les autres, comprendre leurs souffrances, celui qui peut tendre la main, tout en n’ayant aucun intérêt direct ce faisant, l’homme pur et désintéressé, celui qui n’a rien à prouver.

Certains le diront bon Chrétien, bon Musulman, ou croyant tout simplement, bien que cela n’ait rien à voir avec la religion, d’ailleurs, ne parle t’on pas d’Humanisme ? Cette notion dépasse toute autre notion d’appartenance à un groupe, une nation, un parti politique, ou une religion.

Celui la donc, l’Homme, l’Humaniste, il signe.

Les animaux ne signent pas.

Comment savoir quel est le chat, qui a fait pipi sur le canapé ? Certains répondraient qu’un test ADN le déterminerait aisément, mais le test ADN n’est pas une signature à proprement dit, la signature est un acte courageux, volontaire, voire héroïque.

De la même manière que le chat, l’escargot dépose des trainées de bave sur les murs, et les exemples pourraient se multiplier à l’identique.

 La signature est une révolte en elle-même, un gage d’honnêteté intellectuelle, elle accrédite le propos par le seul fait qu’elle engage, à un moment donné, la sincérité de l’auteur, son autorité aussi, et même si cela n’a rien à voir avec la  vérité, je veux dire par la, même si cela ne rend pas le propos absolument vrai, cela donne au minimum au lecteur, l’idée que l’auteur est un Homme avec un grand H, intègre et Honnête.

Alors cher conteur des rues, je vais m’adresser à vous maintenant, et puis, moi, je signerai mes propos, car je pense être un Homme, du moins au sens de l’Homme tel qu’il est définit plus haut, caste à laquelle, vraisemblablement, vous n’appartenez pas.

Cher Monsieur, ou Madame, je dois dire que d’un point de vue purement communicatif ; ce qui est de bon ton de nos jours, votre sobriquet est amusant.

 Il donne même un côté bohème à vos propos ; même si ; et cela n’engage que mon intuition, « des rues », vous n’en êtes surement pas,

Il eut été plus honnête, certainement, de vous affubler d’un surnom plus réaliste.

 « Bouffon des salons bourgeois et bien pensants » eut été, sans aucun doute, bien plus approprié, tant il me semble que vous mettez un point d’honneur à employer, dissimulant avec maladresse votre aigreur, quelques références littéraires dans la rédaction de vos torchons, ce qui était jadis, du temps de la monarchie, l’apanage des courtisans.

 Ainsi, vos références à un orient imaginaire, (cf « Fantômette et le secret du désert » Taleb Said, le Conteur des rues), votre style, votre quête improbable de bons mots, trahissent votre petitesse et votre soif inavouée de pouvoir, apanage cette fois-ci des secondes mains, de ceux qui voudraient être Calife à la place du Calife.

  De Montesquieu vous n’avez  rien, conteur des bas fonds, vous incarnez la noirceur dans son sens le plus sale, tel un piètre écrivain, dont le maigre talent ne peut s’exprimer que dans la haine et la lâcheté.

Pour ces raisons, je vous plains, et ne souhaites pour vous qu’une seule chose, je vous souhaite Monsieur, ou Madame, de nous rejoindre au sein de l’Humanité, en ayant le courage, ou au minimum l’ambition, de signer un jour vos écrits.

Bien sincèrement,

Jean Remour

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