L'Hôtel de Parme

Rodolphe Gayrard

L'hôtel de Parme

Planqués dans un hôtel de charme

Au fond de l'automne de Parme

Nous avions fui comme sur la lune

A bord d'un matelas en plume

Nous étions deux géants ailés

Chaussés des bottes de sept cieux

Amoureux comme au coin d'un feu

Drogués de rêves constellés

Nous avons sombré dans l'oubli

D'une nuit mauve de barbarie

Fumeurs d'opium ou déserteurs

Au loin des rives de la peur

Et le matin, très indiscret

Nous a surpris encore serrés

Encore tièdes du naufrage

Drapées de rêves et d'avantage

Mais dès le jour, le rêve s'achève

Les nuits d'amour sont toujours brèves

A l'équinoxe ou au solstice

S'aimer ne dure qu'une éclipse

Nous sommes descendus des nuages

Pour continuer notre voyage

A la recherche d'un refuge

Pour nos amours, jusqu'au déluge

Une chambre noire où le jour

Ne vient jamais troubler l'amour

De nos deux âmes qui se désirent

Et qui n'ont qu'une façon de le dire

Refrain :

Nous reviendrons un jour à Parme

Dans ce petit hôtel de charme

Où nos chemins nous ont mariés

Pour une nuit d'éternité

Rod

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